Secret Wars #4

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

C'est avec du retard que vient de paraître le quatrième volume de la maxi-série Secret Wars et l'attente fut longue. Jonathan Hickman a créé un univers complet autour d'une intrigue complexe mais prenante et, surtout, accessible à ceux qui n'ont pas lu toutes les œuvres du scénariste chez Marvel. En effet, nous retrouvons dans cet événement non seulement des éléments de son passage sur les séries Avengers mais, surtout, ceux de ses épisodes de Fantastic Four qui sont, sans plus aucun doute, les héros de cette histoire.

"God Doom loves all men but one". Telle est la phrase qu'on pouvait lire sur l'une des pages blanches qui chapitrent le précédent épisode. Phrase qui prend encore plus de sens après avoir lu ce numéro de la saga.

Bien que le rythme soit posé afin que Hickman prenne le temps de nous montrer toutes les pièces de son jeu, il y a quelque chose de remarquable, c'est son écriture de Doom. Il est vrai que je n'apprécie pas son travail sur Thanos, frôlant le hors-sujet, ou j'ai du mal avec cette sensation qu'il écrit des personnages interchangeables. Mais, il faut avouer que sur certains personnages comme la famille Richards, Stephen Strange, Black Panther et, surtout, Doom, il sait faire preuve de talent d'écriture.

On retrouve le personnage sombre, déterminé et puissant comme l'écrivait Jim Shooter, l'homme fragile derrière un masque solide et froid de Kirby, le gouvernant reconnaissant de la période Byrne, le grand sauveur égoïste de John Francis Moore (dans Doom 2099). De plus, Hickman rajoute des nouveautés au personnage : une famille. C'est certainement éphémère mais cela donne une bonne raison au Dieu du Battleworld de se battre jusqu'au bout afin de garder ce qu'il a acquis.

Comme vous pouvez le constater, l'épisode est centré sur Doom. Nous apprenons donc de la bouche de Strange ce qui s'est passé entre la fin de New Avengers #33 et Secret Wars #2 lorsque les deux hommes étaient face aux Beyonders. Nous comprenons à quel point il a changé Sue. Enfin, nous voyons le Dieux découvrir que l'univers précédent n'a pas été complètement détruit ce qui le pousse à montrer aux survivants que le jeu à changer. Il prouve alors sa suprématie en tuant d'une main l'un des personnages les plus puissants du Marvel Universe. Mais ce n'est rien par rapport à la page finale sur laquelle Doom, malgré son omnipotence et son statut divin, reste un homme, égoïste de surcroît.

Hickman continue de faire bouger les pièces sur son échiquier et nous découvrons que certaines n'avait finalement qu'un but minime. Mais nous ne pouvons que nous incliner devant le scénariste nous montrant que chaque élément qu'il introduit à un but précis dans son histoire. Tout cela est sublimé par Esad Ribic qui est destiné à dessiner ce genre d'histoires épiques. Jusque-là, Secret Wars est une grande réussite. Nous pouvons tout de même déploré que nous sommes arrivés à la moitié de l'événement et que l'histoire ne semble pas avoir démarré mais il est certain qu'avec ce final, le prochain épisode risque de faire accélérer les choses. Et il faut attendre le 12 août pour cela...

Secret Wars #4

Marvel Comics * Par Jonathan Hickman & Esad Ribic * $4.99
Jonathan Hickman rentre dans le panthéon des meilleurs scénaristes ayant écrit Doom. La tonalité du personnage est bien trouvée et nous montre ô combien il est dangereux de tenter de lui voler ce qu'il possède... même s'il l'a volé à d'autres. Pour ceux qui auraient encore des doutes, cet événement est bel et bien associé aux Fantastic Four, une bien belle manière de promouvoir le film à venir.