Spider-Verse #1-2

Dans Spider-Verse, la saga de Dan Slott, les araignées de tous les univers s'unissaient pour lutter contre les héritiers, qui les massacraient. À l'occasion de Secret Wars, certains de ces héros vont devoir de nouveau faire équipe sur Battleworld, pour résoudre la grande question : d'où viennent-ils ?

On avait adoré Spider-Verse, parce que c'était une des sagas les plus funs de Dan Slott sur le Tisseur. Le côté "All-Star" du casting était génial, l'action incessante, et les voyages entre les univers avaient rendu la saga vraiment chouette. Sauf qu'ici, on n'a plus de voyages entre les univers, vu qu'ils sont tous détruits et qu'il ne reste que Battleworld.

Mais malgré ça, Mike Costa décide quand même de faire venir ses personnages de différents univers, alors que c'est impossible. Il est donc fort possible que le titre repousse un peu les limites imposés par Doom, et qu'on ait affaire à des restes du multiverse qui partagent une connexion spirituelle. Ce n'est pas inintéressant, mais ça ne sauve pas deux épisodes médiocres, consacrés à la présentation et la rencontre de ces personnages.

Spider-Verse #1-2Spider-Verse #1

Marvel Comics * Par Mike Costa, André Araujo & Steven Sanders * $3.99
Le premier numéro s'ouvre sur Spider-Gwen, qui est évidemment l'héroïne la plus populaire de notre équipe, et sera centré sur elle. Mike Costa amène dès le départ une idée intéressante, à savoir que les araignées seraient reliées entre elles par un lien plus fort que celui crée par Doom dans Battleworld.

Si l'idée est intriguante, et peut donner de bonnes choses pour la série dérivée qui arrivera à l'automne, c'est bien le seul élément à sauver dans ce numéro. Tout est effroyablement convenu, de la scène d'introduction dans un cimetière de nuit, à l'infiltration dans les bureaux de Norman Osborn et la découverte d'un nouveau Spider. Les méchants arrivent sans qu'on comprenne à quoi ils servent (mettre le Chacal aurait pu être intéressant, mais ne sert à rien par la suite par exemple), et on a l'impression d'avoir déjà vu la scène chez Oscorp un million de fois.

Les dialogues sont assez plaisants tout de même, avec un Osborn antipathique au possible et une Gwen toujours dans la continuité de sa série, mais il ne se passe pas grand chose dans ce numéro, qui sert juste à amener les araignées ensemble.

Spider-Verse #1-2Spider-Verse #2

Marvel Comics * Par Mike Costa & André Araujo * $3.99

La suite ne décolle toujours pas, en continuant les situations déjà vues et revues sans inventivité. Chaque araignée a son heure de gloire, mais aucune ne sort du lot, et aucune n'est vraiment sortie de son contexte habituel. Il n'y a quasiment aucune originalité dans ces deux numéros, tant on a l'impression de lire des versions allégées des sagas dans lesquelles nos personnages ont été crées.

C'est peut-être lié à la contrainte de la mini-série, mais je trouve que Mike Costa amène tous ses personnages en trop peu de temps et ne prend pas le temps de les développer. S'il faudra attendre leur nouvelle série pour avoir un peu de développement, ça ne donne pas grande légitimité à cette mini qui reste bien plate. La dernière page du numéro tombe par ailleurs comme un cheveu sur la soupe, et prouve bien le côté "fourre-tout" de cette saga...

André Araujo signe les dessins des deux épisodes, et comme d'habitude chez lui, c'est très particulier, pour ne pas dire déplaisant. Il a un style que je rapproche toujours des dessins de Tom-Tom et Nana, qui ne convient absolument pas ici. C'est très figé, beaucoup trop enfantin pour une saga comme ça, et il a de gros problèmes sur l'anatomie. En plus de coller la même tête à tous ses personnages, il se contente du strict minimum pour ses planches, sans aucune inventivé ou passion. Il va falloir songer à donner autre chose que des séries d'action à ce dessinateur, malgré sa rapidité certaine à tenir les délais.

Au final, je lirai furtivement le troisième numéro, mais je crois que je tiens là le premier titre que je vais abandonner pour Secret Wars. Sans grand intérêt, Spider-Verse se contente du strict minimum, et ça ne suffit pas face aux excellents titres en face.