Pour les lecteurs qui sont sur le pont depuis quelques décennies, la compagne idéale de Peter Parker, c'est Mary-Jane Watson. Que la blonde Gwen ne m'en veuille pas, mais si un amour d'adolescent qui se termine tragiquement laisse forcément des traces profondes, c'est bien la rouquine qui a accompagné le parcours humain de Peter, depuis la sortie des études, à la vie professionnelle, en passant par les liens sacrés du mariage et une tentative de paternité. Ceci explique pourquoi nous en avons tous voulu à Straczynski de briser cette dynamique, au terme de Civil War, avec un pacte honni qui offre à Mephisto l'occasion de briser un couple mythique, en échange de la vie d'une Tante May au bord du trépas, pour la quarantième fois de sa longue carrière. Un choix compréhensible, mais aussi régressif, qui a replongé un héros adulte et enfin assumé dans une spirale d'échec et d'inconstance, pour de nouvelles aventures plus légères et guillerettes. Depuis, nous guettons tous le moment où les deux tourtereaux reviendront ensemble. C'est chose faite à l'occasion de Secret Wars, dans un des territoires du Battleword. Là, Peter et Mary-Jane n'ont jamais divorcé ou passé de pacte avec le Diable en personne, et ils élèvent leur petite fille Annie avec l'amour que peuvent avoir deux parents responsables. Le Tisseur a bien compris quelles sont les priorités dans la vie, et son existence ressemble peu ou prou à ce qu'elle aurait pu être dans l'univers Marvel traditionnel, avec un poil de chance en plus. Les choses se corsent quand certains héros sont retrouvés morts, comme le Punisher, Moon Knight, ou Night Trasher. Quelqu'un s'en prend à la communauté, et attaque même les Avengers. Voici venir un méchant surpuissant, qui emprunte ses pouvoirs aux X-Men, et met la pâtée à tout le monde. Spider-Man est quand à lui bien ennuyé car dans le même temps, il apprend qu'une gigantesque évasion à Rykers Island a remis en liberté les pires criminels de la ville. Et parmi ceux-ci se trouve Venom, dans sa vieille incarnation, à savoir Eddie Brock chargé de ressentiment et de haine pour un Peter Parker dont il connaît la double identité. Et donc la famille...J'attendais monts et merveilles de cette série, qui se lit un peu comme un What If paresseux des années 80. Dan Slott déroule son récit sans grand génie, assurant un service minimum garanti. La clé de Renew your vows, c'est ce que doit choisir le héros : être un père de famille responsable, ou épauler ses petits copains en collants sur les toits de New-York? Un Peter Parker qui se veut et se voit comme un homme, avant d'être un (super)héros. Les dessins d'Adam Kubert sont parfois un peu décevants (malgré de belles doubles pages intimistes), on sait avec certitude qu'il peut faire beaucoup mieux, mais le coup de mou perçu sur Axis semble se prolonger. Les scènes d'action sont un peu surchargées, et on a droit à des choix bizarres, comme le costume de Captain America, affublé d'un A rouge et hideux. Sans être mauvais, ce premier épisode oscille entre moments intimistes et pantouflards, et scènes qui s'emballent sans nous emballer. Une montée en puissance sera obligatoire dès le #2 pour éviter que ces voeux renouvelés ne nous fassent regretter le Parker célibataire des dernières années. A lire aussi : Un jour de plus, la fin du mariage de Peter & Mary-Jane