De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
14 juillet. Le défilé est maintenant terminé sur les Champs Elysées, les promus de la Légion d'honneur divulgués. La vie dans l'Hexagone peut continuer. Quelle vie? Celle que Bernard Maris raconte dans "Et si on aimait la France" (Grasset, 142 pages). Un petit essai positif que l'économiste était venu présenter à son éditeur en décembre 2014 et dont il lui envoya le texte le 2 janvier 2015. Cinq jours avant d'être assassiné lors de la conférence de rédaction de "Charlie Hebdo", le 7 janvier 2015.
Bien sûr, ce livre bilan n'avait pas vocation à être publié de manière posthume. Et il faudrait, idéalement, le lire comme si l'oncle Bernard était toujours parmi nous. Même si les lignes sur la Grèce semblent tellement prémonitoires: "C'est un patti pays, méprisé par d’autres au nom de l'argent (par l'Allemagne, par exemple). Et pourtant... Nous avons tant de dettes vis-à-vis de la Grèce endettée..." Même quand "Et si on aimait la France" - sans point d'interrogation ni d'exclamation par volonté de l'auteur - s'ouvre quasiment sur la mention des deux plus grands défenseurs de la France aux yeux de Bernard Maris, François Cavanna et "Mustapha, algérien, correcteur de son métier, immigré". Mustapha, le correcteur de "Charlie Hebdo" assassiné lui aussi le 7 janvier. L'ouvrage paraît "dans son état originel, inachevé mais nécessaire", précise Christophe Bataille en introduction du texte.
Le texte. Positif, né d'une réflexion de Michel Houellebecq, ami de l'auteur: "On ne doit rien à son pays. Non. On ne doit rien à son pays". De l'anti french bashing de bout en bout. Un bilan brillant et personnel qui veut avant tout rassurer les Français: ils ne sont pas coupables, ni du chômage, ni de la catastrophe urbaine, ni du déclin de la langue, ni du racisme... "Retrouvez ce sourire qui fit l'envie des voyageurs pendant des siècles, au "pays où Dieu est heureux"", est l'exhortation de Bernard Maris, complètement à l'opposé des tentatives de destruction de Lorànt Deutsch, Bicolas Baverez et autre Eric Zemmour. "Voilà la raison de ce livre", poursuit-il, "depuis peu, le french bashing me ravit, m'exalte; je me sens bien. Je relève la tête et je souris; et mes traits se durcissent, comme ces prisonniers giflés avant l'exécution. Tremblez, ennemis!"
Les lecteurs, eux, se réjouissent de ces prises de position originales et totalement étayées, souvent surprenantes mais si enrichissantes. Défense de l'école et des instituteurs, du maître qui "nous donnait simplement envie de lire", de Victor Hugo, tellement français avec ses contradictions, hymne à l'amour courtois, cette exception française, incursion dans la science de la démographie, France des villes et France des champs, sans oublier le beau mot de République. Autant de manières pour Bernard Maris de signifier son amour de la France et de la vie.
RappelDTPE 1 "Nous étions l'avenir", de Yaël Neeman (Actes Sud)DTPE 2 "Jules", de Didier van Cauwelaert (Albin Michel)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
DTPE 4 "Georges, si tu savais...", de Maryse Wolinski (Seuil)
DTPE 5 "Quatre murs", de Kéthévane Davrichewy (S. Wespieser/10-18)
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
14 juillet. Le défilé est maintenant terminé sur les Champs Elysées, les promus de la Légion d'honneur divulgués. La vie dans l'Hexagone peut continuer. Quelle vie? Celle que Bernard Maris raconte dans "Et si on aimait la France" (Grasset, 142 pages). Un petit essai positif que l'économiste était venu présenter à son éditeur en décembre 2014 et dont il lui envoya le texte le 2 janvier 2015. Cinq jours avant d'être assassiné lors de la conférence de rédaction de "Charlie Hebdo", le 7 janvier 2015.
Bien sûr, ce livre bilan n'avait pas vocation à être publié de manière posthume. Et il faudrait, idéalement, le lire comme si l'oncle Bernard était toujours parmi nous. Même si les lignes sur la Grèce semblent tellement prémonitoires: "C'est un patti pays, méprisé par d’autres au nom de l'argent (par l'Allemagne, par exemple). Et pourtant... Nous avons tant de dettes vis-à-vis de la Grèce endettée..." Même quand "Et si on aimait la France" - sans point d'interrogation ni d'exclamation par volonté de l'auteur - s'ouvre quasiment sur la mention des deux plus grands défenseurs de la France aux yeux de Bernard Maris, François Cavanna et "Mustapha, algérien, correcteur de son métier, immigré". Mustapha, le correcteur de "Charlie Hebdo" assassiné lui aussi le 7 janvier. L'ouvrage paraît "dans son état originel, inachevé mais nécessaire", précise Christophe Bataille en introduction du texte.
Le texte. Positif, né d'une réflexion de Michel Houellebecq, ami de l'auteur: "On ne doit rien à son pays. Non. On ne doit rien à son pays". De l'anti french bashing de bout en bout. Un bilan brillant et personnel qui veut avant tout rassurer les Français: ils ne sont pas coupables, ni du chômage, ni de la catastrophe urbaine, ni du déclin de la langue, ni du racisme... "Retrouvez ce sourire qui fit l'envie des voyageurs pendant des siècles, au "pays où Dieu est heureux"", est l'exhortation de Bernard Maris, complètement à l'opposé des tentatives de destruction de Lorànt Deutsch, Bicolas Baverez et autre Eric Zemmour. "Voilà la raison de ce livre", poursuit-il, "depuis peu, le french bashing me ravit, m'exalte; je me sens bien. Je relève la tête et je souris; et mes traits se durcissent, comme ces prisonniers giflés avant l'exécution. Tremblez, ennemis!"
Les lecteurs, eux, se réjouissent de ces prises de position originales et totalement étayées, souvent surprenantes mais si enrichissantes. Défense de l'école et des instituteurs, du maître qui "nous donnait simplement envie de lire", de Victor Hugo, tellement français avec ses contradictions, hymne à l'amour courtois, cette exception française, incursion dans la science de la démographie, France des villes et France des champs, sans oublier le beau mot de République. Autant de manières pour Bernard Maris de signifier son amour de la France et de la vie.
RappelDTPE 1 "Nous étions l'avenir", de Yaël Neeman (Actes Sud)DTPE 2 "Jules", de Didier van Cauwelaert (Albin Michel)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
DTPE 4 "Georges, si tu savais...", de Maryse Wolinski (Seuil)
DTPE 5 "Quatre murs", de Kéthévane Davrichewy (S. Wespieser/10-18)