Beignets de Tomates Vertes – Fannie FLAGG

Par Atea @lesmotsdatea

Un thème.

Vivre en Alabama dans les années 1930, au coeur de la Ségrégation raciale.

Une citation.

Je suis trop jeune pour être vieille et trop vieille pour être jeune. Je n’ai de place nulle part.

L’histoire en quelques mots.

Virginia Threadgoode, surnommée Ninnie, quatre-vingt six ans, vit au cœur de Rose Terrace, une maison de repos. Elle y rencontre Evelyn. Ou plutôt est-ce Evelyn qui fait sa rencontre. La torturée Evelyn qui se libérera au fil du temps, au fur et à mesure qu’elle fera connaissance avec toutes ces personnes vivant à Whistle Stop au travers de plusieurs anecdotes, certaines savoureuses d’autres plus tristes mais toutes profondément humaines.

Ce que j’en ai pensé.

La richesse de ce livre réside dans sa forme. L’écrivain a choisi d’écrire en parallèle les faits sur trois plans. Cela devient un plaisir de connaître ce que Ninnie sait et partage avec beaucoup de générosité et de tendresse. C’est un régal de lire la chronique hebdomadaire de Dot Weems, qui travaille à la poste et écrit les cancans, ou taquine publiquement son mari Wilbur. Et c’est aussi un délice que d’avoir un point de vue omniscient pour que notre curiosité sur les faits réels soit satisfaite.

Chacun de ces modes de narration sont à leur manière, essentiels. Ils créent du lien entre chaque personnage, événement ou lieu. Ainsi, nous nageons entre ce que Ninnie a ressenti, ce que de notre côté, on espère, croit, imagine et la Réalité. Une Réalité parfois beaucoup plus belle, drôle, émouvante… Je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas gâcher les petites surprises à ceux qui souhaiteraient le lire.

Cette lecture fut un réel plaisir et je n’ai pas vu le temps passer. Une chose que je regrette? L’avoir en livre électronique et ne pas pouvoir revenir en arrière aussi facilement qu’avec du papier. Ne pas pouvoir revenir lire ces petites phrases qui marquent et touchent… Et parce que j’ai eu du mal à choisir, voici deux autres phrases de la bouche de Ninnie.

Après ça, quand je suis rentrée chez moi, j’ai dit à mon amie Mrs. Otis qu’il ne nous restait plus qu’à attendre de claquer… Elle m’a répliqué qu’elle préférait dire « s’éteindre ». La pauvre, je n’ai pas eu le coeur de lui dire qu’on n’était pas des lumières et que, de toute façon, péter les plombs, s’éteindre ou claquer, c’était du pareil au même.

Et une dernière pour vous faire craquer sur son parlé.

Je crois que les pauvres gens sont de bonnes gens, sauf ceux qui sont méchants… Et ils seraient méchants même s’ils étaient riches.