Le Thème.
Faire le Deuil de ses souvenirs, de sa Vie…
Une Citation.
D’ici une centaine d’années, quand les gens vivront dans un monde moderne que nul ne peut imaginer, pas même les plus aventureux des écrivains ou des peintres, pas même vous, mon amour, quand vous vous plaisiez à envisager l’avenir, les petites rues paisibles dessinant comme les allées d’un cloître autour de l’église seraient enfouies et oubliées, pour toujours. Personne ne se souviendra de la rue Childebert, de la rue d’Erfurth, la rue Sainte-Marthe. Personne ne se souviendra du Paris que nous aimions, vous et moi.
L’histoire en quelques mots.
Paris sous le Second Empire. Une vieille dame veuve écrit des lettres à son défunt mari. Elle y retrace sa vie puis leur vie, puis sa nouvelle vie depuis qu’il repose en paix. Dans quelques jours, leur maison va être détruite. Elle et les secrets qu’elle garde jalousement…
Ce que j’en ai pensé.
Cette histoire aurait pu être mielleuse, aurait pu être fade. Elle n’est rien de tout ça.
J’y lis le désespoir de Rose, parce que oui avec la lecture, ce n’est plus une simple vieille dame. C’est Rose. On la connaît avec ses douceurs, on peut lire dans ses rides, on peut écouter cette petite voix, on peut l’imaginer sans difficulté, Rose. Rose, elle nous fait vivre le drame qu’ont pu vivre plusieurs familles. L’expropriation pour construire les beaux quartiers de Paris. Quand leurs ruelles et leurs maisons familiales sont balayées/détruites, c’est leur histoire qui est balayée/détruite. Je ne sais dans quel ordre mettre les mots pour transmettre leur puissance, leur poids.
Si les paragraphes sont courts au début, ils s’allongent.
Si les faits sont survolés, ils deviennent plus profonds, plus intimes, plus intrigants aussi.
Ce livre de 250 pages vous entraîne subtilement sur une partie de l’Histoire que nous n’apprenons pas à l’école, que nous n’avons pas forcément conscience. Parce que dans chaque Révolution, dans chaque embellissement que l’on peut connaître, il y a des Destructions, des deuils… Certains renaissent des cendres, d’autres non.
Je ne sais pas s’il marque une vie mais il a eu cette discrétion touchante…