Le problème de Scott Lang, c'est son passé, accessoirement son curriculum vitae. Le héros n'en a pas toujours été un, et les zones d'ombre ne manquent pas. Du coup, lorsque vient le moment de se réinventer une vie et de passer aux choses sérieuses, des détails insignifiants peuvent devenir de vrais handicaps. Scott cherche du boulot, par exemple. Pour ce faire, il se rend chez Stark Industries, pour passer un entretien hilarant se jouant autour de son Cv, pas forcément reluisant. Il s'y présente en costume, et essaie de détendre l'atmosphère, mais chacune de ses tentatives ne fait que de renforcer l'idée de malaise. Quand le grand patron Tony Stark lui-même débarque, la solidarité entre redresseurs de tort ne fonctionne pas à plein régime... Le milliardaire n'a aucune confiance en son "ami" dont il méprise clairement les capacités et snobe le parcours. Il lui laisse toutefois une seule possibilité : se représenter le lendemain pour passer une série d'examens avec d'autres postulants, en attendant que le meilleur gagne. Scott doit absolument décrocher le job, car il a aussi une fille dont il doit s'occuper. Cassie est placée en garde alternée avec sa ex femme, et elle non plus n'a pas une grande idée des capacités et des dons de son ancien mari, qu'elle voit comme un homme immature, mettant en danger la fillette avec des choix douteux et peu judicieux. Du coup, Scott n'a pas le choix. Il doit faire mieux que Prodigy, Victor Mancha, ou le nouveau Scarabée (aperçu dans la série Superior Foes of Spider-Man). Le saint Graal (un poste chez Stark) dépend de la découverte d'un mot de pase, que les candidats doivent craquer pour Tony. Comme vous le savez et nous l'avons rappelé, Ant-Man a suffisamment d'expérience pour composer avec la légalité, et prendre une petite licence avec les règles... Tout cela semble relever du miracle. Ant-Man n'a jamais affolé les compteurs ni eu une renommée extraordinaire. Mais il a suffit d'un projet fou et inattendu, un film sorti sur les écrans, pour donner à ce super-héros qui rétrécie une coolitude fort intéressante. Nick Spencer joue la carte de l'humour, du décalé, pour mettre Scott Lang devant ses faiblesses, ses tares, mais aussi ce qui fait de lui un homme, tout simplement, comme sa famille, son sens de la débrouillardise et sa certitude d'être parfois dépassé par des événements qui se joue à un niveau auquel il n'est que rarement convié. Ramon Rosanas confirme qu'il est un dessinateur de talent, à suivre. Ses planches sont fort bien construites, claires, et accompagnent l'humour de Spencer avec un brio évident. Reste désormais à pérenniser la revue que Panini a décidé de lancer pour l'occasion. Comme il n'y a pas assez de matière pour faire du 100% homme fourmi, on a droit également à Iron Man : Titanium, un one-shot remontant à 2010. Inédit en vf donc, et pour cause, car c'est dispensable et même mauvais. Adam Warren et Steve Kurth font de leur mieux pour nous intéresser avec ces pages d'un autre temps, mais après avoir lu les débuts remarquables de Superior Iron Man, tout ça semble bien loin et de piètre qualité. Attendons maintenant les résultats du box-office, et l'intronisation d'Ant-Man chez les Vengeurs, pour savoir de quoi sera fait l'avenir. La taille ça ne compte pas, mais un succès extra-large, personne ne le refuserait... A lire aussi : Superior Foes of Spider-Man de Nick Spencer