378 pages
Sonatine Éditions (2015)
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu'elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu...
Extrait :
« Nous sommes tous des voyeurs. Les gens qui prennent le train tous les jours pour se rendre au travail sont les mêmes partout dans le monde : chaque matin et chaque soir, nous sommes installés sur notre siège, à lire le journal ou écouter de la musique ; nous observons d'un œil absent les mêmes rues, les mêmes maisons et, de temps en temps, nous apercevons un éclair de la vie d'un inconnu. Alors on se tord le cou pour mieux voir. »
Mon avis :
Rachel, une femme qui prend chaque jour le train, est obsédée par un couple qu'elle aperçoit de son siège, à travers les fenêtres de son wagon. Elle n'arrête pas de penser à Jason et Jess dont elle discerne des bribes de vie qui lui donnent le sentiment qu'il s'agit là d'un couple parfait. De leurs vrais prénoms, Megan et Scott, ils vivent à quelques maisons de son ancien logement, là où elle résidait avec Tom, son ex-mari, avant que l'alcoolisme ne vienne détruire sa relation avec lui. Lorsque Megan disparaît, l'univers de Rachel s'en trouve bousculé. A-t-elle été enlevée ? S'est-elle enfuie avec l'homme qui l'embrassait le matin même ? Rachel est incapable de rester à l'écart de la situation et commence à enquêter sur sa disparition.Je ne vais pas aller plus en avant dans l'intrigue de La fille du train. Ce serait donner trop d'indices sur son déroulement et, par là même, lever le voile sur certains points obscurs qui font parties intégrantes du suspense. Mais un bon thriller ne fonctionne pas sans des personnages complexes. Rachel est une épave : alcoolique, sans emploi, divorcée, elle loge dans une chambre chez une amie d'enfance. Elle s'est tournée dans l'alcool alors qu'elle et son ex-mari tentaient d'avoir un enfant, en vain. Ne supportant pas les échecs à répétition, et la tromperie de son mari survenue ensuite, elle se réfugie dans l'alcool pour oublier. Megan, alias Jess, représente pour elle tout ce qu'elle aurait voulu être, tout ce qu'elle aurait voulu avoir. Alternant plusieurs points de vue, Paula Hawkins nous entraîne dans son récit avec une plume efficace où chacun se révèle être différent de ce qu'il espère être et où les soupçons du lecteur changent à mesure que l'histoire avance. Un livre à lire.
★★★★☆