Archie Greene et le secret du magicien

Par Loulou Coco

   Archie Greene et le secret du magicien, de D.D Everest.










Laissez-moi vous conter l’histoire d’un jeune orphelin qui, le jour de ses douze ans, découvre qu’il est un sorcier et vit, dès lors, de grandes aventures qui le mèneront à déjouer un complot mené par un sorcier maléfique que tout le monde croyait mort. Ne vous inquiétez pas je ne suis pas devenue folle au point de vous (re)faire une critique d’Harry Potter, mais je vais vous parler d’un cousin (pas si) éloigné : Archie Greene.

Je pourrais vous dire que les ressemblances s’arrêtent là. Je pourrais aussi vous dire que j’ai été hyper emballée par ce premier tome. Mais ce serait vous mentir. Je vais même vous avouer que je n’ai pas eu le courage d’en terminer la lecture. Cependant, même si mon expérience fut mauvaise, je peux comprendre pourquoi celle d’autre lecteur fut meilleure. Ce livre a un potentiel réel qui, malheureusement, n’a pas su trouver le chemin de mon cœur.

Il faut dire que je suis de la génération Harry Potter, comprenez que je peux vous réciter les répliques, parfaitement prononcer les sorts ou vous expliquer la différence entre un gobelin et un elfe de maison. Aussi lorsqu’un livre s’inspire de l’univers du sorcier à lunettes, je suis obligée de le remarquer. De petits clins d’œil par ci par là ne me dérangent pas, bien au contraire, ils me font sourire. Seulement, Archie Greene ne se contente pas de simples clins d’œil, il préfère de loin « copier » l’univers du grand sorcier.
Voici une liste non exhaustive de ce qui m’a vraiment marquée (et dérangée) :

  • Archie Greene a 12 ans lorsqu’on l’informe qu’il est un sorcier
  • C’est un orphelin auquel on a rien raconté du passé familial mais qui découvre que sa famille était célèbre
  • Il est envoyé loin de sa famille de substitution pour rejoindre sa vraie famille de sorcier.
  • Un des personnages se surnomme Ron-Ron.
  • Archie a deux meilleurs amis, une fille et un garçon qui vont l’aider dans sa quête.
  • La jeune fille est intelligente et passe tout son temps libre à la bibliothèque pour aider Archie à résoudre une énigme.
  • Le jeune homme est un peu pantouflard mais n’est jamais le dernier lorsqu’il s’agit de faire des bêtises.
  • Archie découvre un monstre qui garde quelque chose.
  • Les non-sorciers ignorent que la magie existe et ont un nom particulier.
  • Il existe une taverne qui permet de passer du monde des non-sorciers à celui des sorciers.
  •  Archie se méfie d’une famille de sorciers hautains qui ont des liens avec la magie noire.

Un monstre qui garde quelque chose ? Hum, ça me dit vaguement quelque chose …

Et cette liste ne concerne que le premier tiers du roman !
Ceci dit, pour un enfant de, disons, 8 ans qui n’a pas connu Harry Potter, ou très peu, l’univers d’Archie Greene peut paraître original. Seulement vu que ce livre ne s’adresse qu’aux enfants de plus de 12 ans, il sera difficile aux lecteurs de ne pas faire le rapprochement entre les deux œuvres. Je pense que sorti quelques années plus tard, ce livre aurait eu plus de succès. Mais passons plutôt à l’histoire en elle-même.

« Au fond de cavernes glaciales, enterré,
Réside un secret jamais dévoilé.
Pour garder ce bien précieux, deux antiques sentinelles
Veillent avec leur coeur de lion et leurs yeux d’aigle.
Orphelin, Archie Greene vit chez sa grand-mère Gardénia. Le jour de son douzième anniversaire, il reçoit un mystérieux grimoire écrit dans une langue indéchiffrable. Ce colis est accompagné d’un parchemin qui l’invite à se rendre à la librairie La Page Blanche, à Oxford. Le jeune garçon part sur-le-champ ! Archie devient apprenti-relieur au Musée des Collections magiques où les livres battent des pages pour voler, où les grimoires prédisent l’avenir et révèlent le passé, où les pop-ups font jaillir des chevaliers… Il découvre bientôt qu’il a un don très particulier. Désormais, son devoir est de protéger les Terribles Tomes, ces livres de magie noire convoités par des magiciens maléfiques
. »

Avouez que le résumé avait de quoi séduire. Et pourtant. Si l’univers est bien décrit, et que l’histoire est bien fouillée, il y a une chose qui m’a grandement chiffonnée : la cohérence ! Certes c’est un livre fantastique qui traite de magie, il ne peut donc pas décrire la réalité, mais il peut quand même respecter le bon sens. Or ici toutes les actions s’enchainent sans véritable logique.
Prenons par exemple le début du livre :
Archie est un jeune garçon peu sûr de lui et qui n’a jamais fait un pas dehors sans sa grand-mère. Mais lorsque se présente à sa porte un inconnu qui lui remet une lettre sans expéditeur, il n’hésite pas à suivre toutes les instructions de la dite lettre. Il part alors, seul, à 12 ans, dans une ville qu’il ne connaît pas, rejoindre une famille dont il ignorait l’existence. Soit. Mais avant de se joindre à la joyeuse maisonnée, Archie doit, conformément aux instructions, se rendre dans une librairie magique pourtant ouverte à tous. Il y surprend quelques conversations sur la magie (bonjour la discrétion) et voyant que la vendeuse peine avec sa pile de livres, il lui propose son aide. Ni une ni deux, la vendeuse l’envoie ranger les livres dans la réserve magique, alors même qu’elle ignore si Archie est un sorcier. Soit n°2. Dans cette réserve, il y a découvre la pièce de reliure avec une cheminée allumée et des livres plein les étagères. Ne sachant où poser ses doigts, Archie les laisse pendre près du brasier qui lui appose sa marque (sans brûler, c’est-il pas formidable). C’est alors que le relieur arrive dans la pièce et lui propose de devenir son apprenti après seulement quatre phrases échangées. Soit n°3.

En même pas 24h, Archie a donc : reçu une lettre, quitté sa maison pour vivre chez des inconnus, découvert l’existence de la magie au détour d’une conversation, franchi, à la demande d’une vendeuse inconnue, les portes de la réserve magique d’une librairie où il n’avait jamais mis les pieds auparavant, trouvé un job. Pas mal pour un enfant de 12 ans, non ?

La prochaine fois que vous cherchez du travail, poussez les portes d’une librairie.

Le reste du livre se déroule sous le schéma ci-dessus. Tout semble tomber du ciel ou presque pour le jeune Archie.

La ressemblance trop frappante avec Harry Potter et la logique bafouée durant la première moitié du livre  ne m’ont pas incitée à poursuivre ma lecture. C’est vraiment dommage car je voulais vraiment plonger dans cet univers magique où les livres avaient une place importante : mes deux passions réunies, rendez-vous compte. D’autant plus que les couvertures françaises et anglaises  en donnaient bien l’envie. Mais pour moi, ce fut surtout une belle déception.

La couverture anglaise

Le Recap’ :

Les points positifs :

  • Un univers qui peut plaire aux lecteurs passionnés
  • Un premier tome court qui se lit facilement (si vous accrochez bien entendu)

Les points négatifs :

  • Une logique bafouée
  • Une ressemblance trop proche d’Harry Potter
  • Une rapidité d’enchainement des actions qui laisse peu de temps pour poser réellement l’intrigue.  

Bonne lecture les cocos !


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