Le Thème.
Vivre un traumatisme.
Une Citation.
Ils ne sont plus plantés dans la réalité, ils avancent. Comme toi, mon amour. Comme Nous.
L’histoire en quelques mots.
Luz, dessinateur de Charlie, est arrivé en retard ce 7 janvier 2015. Faut-il pour autant le considérer comme un survivant ?
Ce que j’en ai pensé.
Cette bande dessinée trace le contour de ses émotions, noircit son vécu post-traumatique, cristallise ses angoisses, et finalement, le pousse vers d’autres lendemains…
La première lecture touche notre sensibilité de par l’impact de cet évènement. On parcourt les dessins, les uns après les autres. Epurés, vidés, ils transmettent des émotions à l’état brut, accompagnés de très peu de mots, très peu de couleurs. Cette BD ne nous permet pas d’être à sa place, cessons l’empathie exagérée mais Luz nous prête ses lunettes quelques instants. Et l’on peut alors percevoir un brin de SA réalité. La douleur de voir les gens reprendre le cours de leur vie quand nous vivons un Arrêt sur Images. Les idées qui se brouillent sans prévenir, nous emportent notamment dans Nancy et Lee… Le désespoir et l’attrait pour la Mort. Le fait aussi de subir les débordements émotionnels de parfaits inconnus, probablement sincères mais qui, se révèlent être pires que du sel sur une plaie…
Et même si cette BD partage aussi ce quotidien sous surveillance, lié à la situation de Charlie, elle reste pour moi, une belle interprétation de ce que l’on peut vivre lors d’un deuil. Simplement parce qu’il n’y a pas besoin d’un événement de grande ampleur pour qu’il soit douloureux, que vous puissiez vous sentir démuni et hors du temps, parce qu’un deuil éclabousse votre vie, vos habitudes, votre entourage, parce qu’un deuil n’est pas plus important qu’un autre et entraînera les mêmes étapes jusqu’à l’Acceptation. C’est une BD humaine qui s’achève mais qui continuera de résonner pour beaucoup.
Je remercie Babelio et les Editions Futuropolis pour ce partenariat. Quant au site Sequencity, quoique l’offre paraît alléchante, la lecture est difficile de par l’absence d’adaptation à l’écran de l’ordinateur, ainsi que l’absence de zoom entraînant un effort intense pour lire les rares phrases.