Comme c'est les vacances, on ira de temps en temps faire un tour du coté des sorties de ces dernières années, revues et corrigées à la sauce du jour. On commence ce samedi avec une kryptonienne en jupons.
Pour lire les aventures de Supergirl, vous avez deux solutions. La première est de vous procurer les Tpb en langue anglaise de la série post New 52, mais il vous faudra connaître la langue de Shakespeare, bien entendu. La seconde, c'est d'aller en kiosque ou en librairie, car entre les vieux Dc Saga, les hors-série, et une collection Dc Renaissance sous forme de beaux albums, Urban comics ne vous a pas oublié.
La jeune cousine de Superman défiait autrefois les lois de la nature et de la pudeur. Imaginez donc, comment une adolescente (ou presque) portant un petit haut moulant et une jupette, pouvait évoluer librement dans les cieux de notre planète sans susciter la convoitise de la population masculine? Et puis, la jupette, est-ce bien crédible, en pleine phase de décollage et d'atterrissage (idéal pour se rincer l'oeil au sol), et avec les lois de la physique, les courants ascensionnels et descendants... Bref, une anomalie jusque là acceptée. La nouvelle Supergirl n'a plus la jupette, mais une combi toujours aussi moulante, une cape et une paire de bottes montantes rouges. Improbable et importable, mais peu importe, mater sans vergogne fait aussi partie du rêve super-héroïque. Michael Green et Mike Johnson se sont mis à deux pour pondre un scénario des plus linéaires et des plus simples. Une chute de météorites sur notre planète, la plus grosse d'entre elles perfore le manteau terrestre, et en sort une jeune fille un peu perdue, qui pense être encore en train de rêver. Elle est clairement d'origine extra terrestre, bien que ses traits en font une petite bombe anatomique selon nos standards habituels. Tout de suite elle se retrouve attaquée par des individus dotés de puissants exo-squelettes, mais les met minable sans même s'en rendre compte. Le lever de soleil semble avoir décuplé ses pouvoirs: bienvenue chez nous, chère kryptonienne! D'ailleurs, la scène où elle découvre sa faculté de balancer des rayons calorifiques n'est pas sans évoquer Scott Summers (Cyclops, chez les X-men) à ses débuts, encore vierge de tout contrôle sur ces derniers. Bien entendu, le cousin Superman débarque pour guider et calmer la nouvelle venue, mais les effets sont assez limités, et la Muraille de Chine en tremble encore. Notez aussi qu'un tel pouvoir suscite des convoitises : place donc à l'infâme Simon Tycho, qui tente d'utiliser à ses propres fins les dons de Supergirl, en l'assimilant notamment à sa créature absorbante, le Cerveau. La jeune fille a t-elle un futur parmi nous?
Mahmud Asrar livre une honorable performance pour la partie graphique, c'est assez réussi même si on a vu des planches à la plastique bien plus spectaculaire ces derniers temps... Le même Asrar est en phase ascendante, à savoir que depuis il a encore affermi et établi son style, au point de devenir un des artistes à surveiller chez Marvel. Ici il reste soft et joue sur d'autres atouts que des splash pages à répétition ou des poses équivoques à longueur d'épisodes. Bon boulot également du coloriste, qui notamment dans les premières pages, quand Kara pense être toujours endormie, réussit à faire perdurer l'état de songe par l'emploi de tonalités aqueuses, qui se réchauffent dès l'apparition du soleil. Très simple à lire et appréhender, la sixième mouture de Supergirl se laisse apprivoiser agréablement et rend dès ses premiers pas une copie fidèle au cahier des charges, ni surchargée ni indigente. La linéarité du récit rend le titre accessible à tous, il s'agit d'un véritable reboot en bonne et due forme, et il n'est absolument pas nécessaire de connaître grand chose au personnage pour y trouver un intérêt à la lecture. On pourra juste trouver la menace Simon Tycho un peu légère (assez idiot de faire monter à bord d'un satellite en orbite autour de la Terre une jeune fille aussi puissante... bonjour les dégâts), mais l'arrivée des Planétoïdes, armes meurtrières conçues par des kryptonniens fous de guerre, est en soi porteuse de beaucoup d'espoirs pour les sagas à venir. Une série décomplexée et sans une grande profondeur de champ, mais qui touche son coeur de cible assez facilement et se révèle agréable et fraîche. Donc pourquoi pas...
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