Chronique « H.ELL » (T2)

Scénario de Stephen Desberg, dessin de Bernard Vrancken, couleurs de MiKl,

Public conseillé : Adultes / adolescents à partir de 12 ans

Style : Histoire, Moyen-âge, Fantastique, Dark Fantasy
Paru chez Le Lombard, le 27 mars 2015, 56 pages couleurs, 14,45 euros
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L’histoire

Banni du château royal, séparé de sa femme et de ses enfants, il est devenu questeur, cherchant à oublier qu’il n’est plus rien ou presque en enquêtant sur les meurtres qui terrorisent le peuple. Cherchant un monstre qui mutile et déchire la chair humaine, il est devenu “H.ELL”.
Ce sont d’étranges démons qu’il va découvrir, des multiformes revenus chasser sur leur territoire, là où les hommes se sont installés et sont aujourd’hui devenus des proies. Succombant aux charmes d’une sorcière, il reçoit la marque révélatrice d’un accouplement avec une bête. Sa perception de l’horreur qui oppose humains et multiformes en sera modifiée. Mais dans les bas-fonds où il enquête, une autre menace se déploie, un poison bleu fait des ravages. Dans les égouts se mélangent les corps des malheureux, victimes de la drogue ou des morsures déchiquetantes des montres. Descendre encore plus bas, vers des gouffres nauséeux, tel est le destin de “H.ELL” que les plus puissants de la cité royale semblent vouloir détruire à tout prix.

Sombre, très sombre est ce second volet de la série fantastique et moyenâgeuse de Stephen Desberg et Bernard Vrancken. Contenant une promesse de meurtres et d’assassinats sordides dans le titre, il prolonge la découverte de cet univers franchement glauque né avec “La Mort, sous toutes ses Formes” (Le Lombard, novembre 2013). Et Harmond Ellmander de descendre encore plus loin vers les enfers de la cité !

Dessin et scénario

Auteurs à succès de la série “I.R.S.”, Desberg et Vrancken développent un nouvel univers porteur d’effroi qui est véritablement étonnant. L’histoire est d’une noirceur impressionnante, véritable thriller installé entre fantasy et fantastique dans une période moyenâgeuse que le dessin de Vrancken illustre d’un trait hyper-réaliste nimbé d’effets aquarellés et d’estampes goûteuses.

S’il reste un peu de raideur dans le trait, les ambiances sont particulièrement réussies, sombres, oppressantes, asphyxiantes. Le scénario (loin des références au “Trône de Fer” que le marketing du Lombard a apposé sur la série !) est tendu, offrant à chaque réponse de nouvelles questions. Les personnages se densifient, les intrigues s’épaississent, l’enquête se complexifie.

Sorcellerie, ésotérisme, meurtres sordides, puissance bestiale… les monstres envahissent les bas quartiers de la cité, ils tuent, mais périssent aussi sous le fer de l’homme. Ils ne sont sans doute pas inconnus des puissants qui règnent en manipulant ou en avançant leurs assassins. H.ELL a encore beaucoup à apprendre, mais il apprend vite car il n’hésite pas à ouvrir son esprit aux connaissances interdites et sait que les véritables monstres lui ressemblent.

Pour résumer

Passée la couverture quelque peu racoleuse, l’album s’offre comme un très bon thriller dans un univers de Fantasy particulièrement sombre marqué par la patte charbonneuse de Vrancken et les couleurs nocturnes de MiKl vraiment réussies.
Descendez en cet enfer, H.ELL vous y attend pour vous perdre en des venelles et autres culs de bas de fosse suffocants.

Le très bel Ex-libris offert avec le toilé Canal BD n°29 pour H.ELL T1.

Illustrations © Bernard Vrancken et Éditions Le Lombard (2015)