Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens

Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n'est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c'est bien à l'abri derrière l'écran de son ordinateur. C'est sur un chat qu'il a " rencontré " Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement : 1/ Ils fréquentent le même lycée. 2/ Blue est irrésistible. 3/ Il l'apprécie énormément. (Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.) Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l'ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Martin révèle son secret à la terre entière. Problème réglé ? Pas si sûr...

Le verdict

J'avais aperçu ce livre en anglais, et j'avais vraiment eu envie de le lire (je suis extrêmement faible et corruptible), malheureusement je n'ai pas eu le temps de le faire avant qu'il ne soit traduit... mais c'est encore mieux pour nos lecteurs francophones ! Donc voilà Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens, un roman sans prétention qui raconte une tranche de vie d'un adolescent de seize ans, de ses premiers émois, de son attirance pour ce jeune homme à la peau extrêmement blanche qui le sauve d'une voiture qui va le percuteeeer OH WAIT. Non, juste d'un adolescent de seize ans.

J'ai très dur à me faire un avis sur ce livre. Je l'ai en partie apprécié car les personnages sont relativement intéressants, plein de failles. Simon est loin d'être parfait, et on a envie de lui coller quelques claques pour son comportement envers son ami d'enfance. Simon est plein d'interrogations, d'expériences, de moments de vie. Simon a une famille pas parfaite, pas calamiteuse non plus, une famille normale quoi. Et une mère pédopsychiatre (le pauvre).

Cependant, on a du mal à accrocher. Il manque quelque chose, un attachement, peut être plus de profondeur, ... Le fait que le livre soit écrit du point de vue de Simon rappelle beaucoup Le Monde de Charlie, sans cependant réussir à atteindre le même niveau. On est très loin de la cruauté adolescente que l'on a pu apercevoir dans un roman comme , par exemple. Si j'applaudis aussi le fait qu'on aborde de plus en plus l'homosexualité dans les romans jeunesses, ici elle n'est jamais qu'une sorte de prétexte, ce qui en soit est peut être ce vers quoi on doit tendre, quelque chose qui ne définit pas tout une personnalité, mais un simple détail.

Mais le récit est émaillé d'humour, et par beaucoup de moments attendrissants, on suit Simon à travers ses premières expériences, ses doutes, sa première cuite, ... Le tout forme un tableau au final très réaliste, très proche des interrogations adolescentes. Au final on obtient une sorte de récit de vie distrayant, mais sans plus, et qui ne laissera pas une trace mémorable.

" Il faut que je le voie. Je ne peux plus continuer ce petit jeu. Qu'importe si je fous tout en l'air. Je suis à deux doigts de rouler des pelles à l'écran de mon ordi. "