Auteur : Francesca Melandri
Traduit de l’italien par Danièle Valin
Editeur : Gallimard
Date de parution : janvier 2015
201 pages
Une île italienne en 1979.
Sur l’île une prison.
Dans la prison, des détenus fort méchants.
Haute sécurité.
Deux visiteurs (un homme et une femme) coincés sur l’île pour une nuit, à cause d’une tempête, après la visite à leur proche (un fils pour l’un, un mari pour l’autre).
Un gardien va passer la nuit avec eux (il faut les surveiller quand même, ils sont de la famille des détenus, ils sont peut-être aussi très méchants…).
Le tableau est posé. Vous voyez le décor.
C’est bon, c’est bon, c’est du très bon ! Ce texte fonctionne comme un huis-clos, parfaitement maîtrisé. J’ai du mal à définir ce que j’ai ressenti, mais ce fut très fort, très puissant. Les personnages ont une vraie profondeur et leurs réflexions, leurs gestes, leurs paroles, leur retenue, leur pudeur sont tellement justes, tellement authentiques que le lecteur ne peut qu’être touché.
Et puis, il y a une réflexion sur le langage qui ne m’a pas laissée insensible. Les mots peuvent être laids quand ils sont déformés et utilisés à des fins de propagande. C’est ce que l’auteur appelle « l’auto-illusion ». Mais ils peuvent être beaux et colorés. Et quand ils sont justes, ils touchent l’âme et apportent de la chaleur au cœur.
« C’est bien ça qu’elle dit. Non pas je garde. Non pas je conserve. Je porte. »
Lisez ce roman, vous comprendrez mieux ce que je veux dire.
Bien sûr, il y a aussi une belle réflexion sur l’action politique, sur la vie, sur la résignation… Tout est bon vous dis-je dans ce roman. Tout.
Kathel et Clara ont été les tentatrices.