Library Wars [図書館戦争/Toshokan sensou] Tome 1 – Conflits Auteur : Hiro Arikawa
Éditeur : Glénat
Collection : Roman
Parution : septembre 2010 [2006]
Pages : 240
Prix : 15, 50 €
✢ Seiun Award 2008 (meilleur roman japonais de science fiction)
Note : ★★★★☆
Pour la petite histoire, j’ai découvert ce livre après avoir vu l’adaptation cinématographique du même nom. Ayant beaucoup aimé le film, je me suis renseignée sur le sujet et j’ai vu qu’il était tiré d’une saga (tétralogie), qui plus est éditée en France ! Je me suis tout de suite procuré le premier tome, que j’ai lu assez rapidement.
Tout d’abord, il faut bien préciser que j’adore l’histoire. C’est une dystopie qui se déroule dans notre monde, en 2019, au Japon, une trentaine d’années après le vote d’une loi pour « l’amélioration des média ». Si ce principe part d’un bon sentiment, l’application de la loi dérive brusquement vers la censure : un comité liste les livres qu’il juge dangereux ou mauvais pour les lecteurs et un commando militaire, affilié à l’État, se doit alors d’en faire disparaître les exemplaires. Une organisation adverse, le Corps des bibliothécaires, fait son apparition pour contrer cette loi qui nie le droit à une liberté de culture. Dans le souci de contenter tout le monde et de préserver le calme, le gouvernement lui permet de se saisir des livres censurés afin de les stocker avant que le commando ne les détruise. Toutefois, de nombreux conflits opposent ces deux organisations, qui ont besoin de toujours plus de soldats. Nous suivons donc l’héroïne Iku Kasahara qui intègre le Corps des bibliothécaires et se retrouve alors mêlée à ces guerres intestines.
Ce que j’aime beaucoup dans l’histoire, c’est qu’elle est probable ; rien ne nous éloigne véritablement de notre quotidien (on est bien loin des dystopies post-apocalyptiques). De plus, le message est saisissant : on a déjà connu la dérive de la censure, et peu s’en faudrait pour qu’elle réapparaisse. Le gouvernement autorise, certes, deux organisations opposées afin de ne pas froisser une partie de l’opinion publique mais les politiciens corrompus font tout pour mettre à mal le Corps des bibliothécaires qui les gêne terriblement. Derrière cette fiction qui peut paraître un peu légère (il y a une bonne dose d’humour), se cache donc une satire acerbe sur le pouvoir et une ode à la liberté d’expression. De plus, les personnages sont attachants, ne manquent pas de caractère et l’univers est bien construit (jusqu’au détail des différents grades militaires qui sont répertoriés à la fin du livre). La seule chose qui me rebute et pour laquelle je ne mets que quatre étoiles, c’est l’écriture. Je ne sais pas si ça vient de la traduction, mais le style est très simple, sans grande originalité. Le vocabulaire est parfois même un peu trop familier (ce qui provient peut-être du contexte militaire) et les actions et les descriptions sont si brèves et se résolvent si vite que j’ai eu du mal à me les représenter. Je trouve ça dommage car cette histoire a un grand potentiel, notamment auprès des amateurs de light novels et de dystopies. Il n’est malheureusement pas très connu, mais vaut pourtant le détour !
Pour ceux qui seraient plus tentés par d’autres formats, sachez que l’histoire a été adaptée en série animée, en manga, et plus récemment en film (le deuxième opus sort en octobre au Japon).
Et vous, dites-moi : avez-vous lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-il ?
~ Val ~
Cette critique entre dans le cadre du challenge « écrivains japonais d’hier et d’aujourd’hui » d’Adalana