Alice au royaume de cœur [Wonderful Wonder World – ハートの国のアリス/ Heart no kuni no Alice]
Scénariste : QuinRose
Illustrateur : Soumei Hoshino
Éditeur : Ki-oon
Parution : Premier tome, avril 2010 [2008] ; série terminée (6 tomes)
Pages : 192 par tome
Prix : 7, 65 € le tome
Note : ★★★☆☆
L’histoire de cette adaptation d’Alice au pays des Merveilles est assez originale, puisqu’il s’agit, au départ, d’un jeu vidéo librement inspiré du conte de Lewis Carroll. Le scénario du manga est donc adapté du jeu par QuinRose et mis en image par Soumei Hoshino. D’autres versions du jeu sont d’ailleurs sorties entre temps, donnant elles aussi naissance à d’autres séries, comme Alice au royaume de Trèfle et Alice au royaume de Joker, toutes deux également éditées chez Ki-oon. Le principe paraît donc très commercial, ce qui peu refroidir les potentiels lecteurs. C’est d’ailleurs mon cas, puisque je ne ressens pas le besoin ni l’envie de me plonger dans les spin-off de cette série qui m’a moyennement plu.
L’histoire démarre comme celle de Lewis Carroll : nous suivons Alice Liddell, qui lit auprès de sa sœur dans son jardin avant de s’assoupir et de rencontrer le fameux lapin blanc. Mais le ton n’est pas le même : ici le lapin force Alice à le suivre pour finalement l’emmener au Royaume de Cœur où elle devra participer à un jeu (celui du jeu vidéo de départ). Alice doit boire le contenu d’une fiole et ne pourra repartir de ce monde étrange qu’une fois l’avoir remplie à nouveau. Elle fait alors la connaissance des habitants du royaume, pour la plupart repris à Lewis Carroll, sauf qu’ils sont ici personnifiés. Le lièvre de Mars et le chat du Cheshire, par exemple, deviennent alors de beaux jeunes hommes prêts à tout pour séduire Alice. J’ai trouvé ce travail sur les personnages intéressant, mais les histoires d’amour, trop attendues et volages ne m’ont pas emportée. Par contre, un des aspects intéressants de cette série est la vision de la mort des habitants du royaume. Ils n’hésitent pas à se tuer car – pour une raison dévoilée dans le cours de l’histoire – la vie n’a aucune importance à leurs yeux. Une des missions d’Alice sera donc (en plus d’essayer de survivre et de se faire accepter des habitants) de leur apporter cette chaleur humaine qu’ils ne connaissent plus.
L’histoire, qui semble originale, devient finalement très vite lassante. Elle tourne toujours autour des mêmes thèmes (mort, amour), sans grands bouleversements, si ce n’est quelques révélations d’une importance moyenne. Certains personnages sont prévisibles et lourds et évoluent peu. Heureusement, donc, que la série ne compte que six tomes ; en faire plus n’aurait pas eu d’intérêt. En fait, ce qui m’a le plus amusée dans ce manga, c’était de retrouver les allusions à Alice au pays des Merveilles, que ce soient les personnages ou leur caractère (la reine sanguinaire par exemple). Les dessins sont également jolis (j’adore les couvertures !), ce qui sauve quelque peu le manga. Et même si on retrouve quelques indices qui montrent que nous sommes dans une sorte de rêve, on est bien loin du génie de Lewis Carroll et de ses symboliques. Mais cela peut s’expliquer par le fait que ce manga est un shojo, autrement dit, une histoire dédiée aux jeunes filles qui laisse place à beaucoup d’amourettes.
J’ai tout de même décidé décidé de regarder le film d’animation tiré de ce manga afin de compléter mon avis : Gekijouban Heart no kuni no Alice – Wonderful Wonder world. Mais malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à le regarder en entier. Au bout de la moitié, j’ai lâché prise. Déjà que le manga peut paraître farfelu, le film l’est encore plus puisque l’histoire est prise sous un autre angle et est complètement embrouillée à coup de flash back et d’explications tardives.
Et vous, dites moi : avez-vous lu cette série ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-elle ?
~ Val ~
Cette critique entre dans le cadre du challenge « les 150 ans d’Alice au Pays des Merveilles » d’Alice