Le consul, de Salim Bachi

Bonjour à tous ! Aujourd’hui je voudrais vous parler de l’un des livres que j’ai lu pour le prix ouest france étonnants voyageur : Le Consul !

le consulAristides de Sousa Mendes, anonyme, oublié de tous et à l’article de la mort nous fait le récit, depuis sa retraite chez des moines franciscains, des événements qui affolèrent Bordeaux du 13 au 20 juin 1940. A cette époque consul du Portugal, Aristides de Sousa Mendes reçut une circulaire émise par le ministère des affaires étrangères interdisant de délivrer des visas aux réfugiés de l’est de l’Europe, qu’ils soient ennemis politiques de l’Allemagne, juifs ou communistes. Mais une rumeur s’est répandue, alors même que les allemands conquièrent la France, selon laquelle le consul du Portugal à Bordeaux délivrerait des visas. Les réfugiés affluent à la porte d’Aristides de Sousa Mendes qui doit prendre une décision. S’il délivre ces visas c’est toute sa famille, sa femme, leurs treize enfants, son amante et leur enfant à venir, qui se trouvent menacés. S’il ne les délivre pas, sa conscience le poursuivra toute sa vie…

Je n’ai pas aimé lire ce livre. Pendant ma lecture, j’ai trouvé l’écriture lourde, les phrases m’ont semblé trop longues, dures à suivre et parfois pas très cohérentes, entre le début et la fin de la phrase. L’auteur, adoptant la première personne, montre sa volonté de se rapprocher le plus possible de son personnage, que j’avoue avoir détesté. C’est un homme issu d’un certain milieu, qui n’a pas réellement réussi socialement et dont la foi est parfois énervante. Il se cache derrière des repentirs, se confessant humblement mais ne regrettant pas ce qu’il appelle ses péchés et n’assume pas sa liaison, dont il est pourtant très fier.

« J’ai désobéi devant Dieu et les hommes et je ne sais lequel de ces péchés a été le plus lourd à porter, pourtant tous deux ont été commis par amour. »

Mais c’est également un homme courageux, qui va sauver des milliers de personnes et qui payera pour cela, se retrouvant exilé et Salazar s’appropriant son action à la fin de la seconde guerre mondiale.

Donc, non je n’ai pas aimé lire ce livre, ma lecture a été laborieuse, rendue difficile par mon manque d’adhésion au personnage qui me faisait critiquer le style. Mais, avec un peu de distance, je trouve très intéressant que l’auteur ait essayé de se rapprocher le plus possible d’un personnage, finalement très humain, qu’il nous le présente avec tous ses défauts, ce qui n’est pas fait pour rendre la lecture agréable. Et l’effet est réussi, ce récit permet vraiment de situer Aristides de Sousa Mendes, tel qu’il devait être. J’ai donc trouvé l’histoire de cet homme passionnante. Et l’écriture de l’auteur, comme je le disais plus haut, pas toujours facile à suivre, est néanmoins belle et imagée et, là encore, très intéressante à lire. Ce roman m’a permis de comprendre qu’on pouvait aimer un livre sans aimer le personnage principal, qu’un homme peut accomplir une action héroïque sans être un héros. Que l’on peut aimer un livre sans avoir pris de plaisir à le lire.

Je vous conseille vraiment de lire ce livre, de vous en faire votre propre idée et pour ceux qui l’auraient lu, je serai très curieuse d’en discuter avec vous !

« La circulaire n°14, datée du 11 novembre 1939, restreignait interdisait proscrivait la délivrance de visas aux étrangers à la nationalité indéfinie -je ne comprenais pas cette notion et j’en référai au ministère qui m’ordonna de lui envoyer toutes les demandes-, aux détenteurs d’un passeport Nansen, beaucoup de russes blancs qui avaient fui la révolution d’octobre et se trouvaient de fait sans patrie, aux apatrides, et les apatrides étaient légion depuis l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne. »

Yoko