Denis Tillinac, né en 1947 à Paris, est un écrivain, éditeur et journaliste français. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Bordeaux, il a travaillé comme journaliste à La Montagne, en Corrèze, à Figaro Madame et à La Dépêche du Midi, dans les années 1970. Il a dirigé la maison d'édition La Table Ronde de 1992 à 2007. Auteur d’une quarantaine de livres, Retiens ma nuit, est son dernier roman.
François est médecin de campagne, Hélène trompe son ennui en travaillant dans une galerie d’art de Blois, tous deux sont mariés chacun de leur côté, des enfants adultes vivant leur vie ailleurs. Ils ont atteint la soixantaine, l’âge où certains pensent que tout est dit et qu’il est trop tard pour retenir les dés jetés. François et Hélène, eux, découvrent le grand amour.
Denis Tillinac continue de creuser son sillon habituel, la nostalgie et son amour de la France. La nostalgie, ce sont les souvenirs de jeunesse des années soixante, les scènes de familles et le temps des études, les premières amours. L’amour de la France, ce sont les descriptions des petites villes de province, les rappels historiques, les (trop) nombreux noms de bleds typiquement provinciaux autour de Blois ou de Toulouse.
Dans ce décor vieillot, l’écrivain tente de nous intéresser aux amours pures et romantiques de deux amants plus très jeunes qui après avoir vécu des vies faites de faux-semblants, prennent conscience qu’il ne reste plus qu’une cartouche dans le fusil et que ce dernier coup ne doit pas être raté. Il y a quelques belles pages, l’écriture est soignée mais souvent trop appuyée, ce qui gâte le plaisir. Quant aux amours de François et Hélène, dignes des romans d’amour courtois remis aux goûts du jour, on peine à les suivre quand on lit des extravagances comme : « Je n’ai pensé qu’à toi, je n’ai rêvé qu’à toi. Je suis même allée à la messe de minuit à la basilique de la Trinité pour être encore plus près de toi. Il y a Dieu, et toi, ça se confond. »
Ces différents défauts empêchent la mayonnaise de prendre et cela est dommage, car ce charmant roman (un autre jour, moins bien luné, j’aurais dit « nunuche ») reste mineur. Reste le message, il n’y a pas d’âge pour s’aimer… charmant lui aussi !