Thomas et son ombre, de Thomas Stern

Par Deuxpourune

Bonjour à tous ! Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un autre roman que j’ai lu pour le prix Ouest France Etonnants Voyageurs : Thomas et son ombre !

Pour lire le résumé de la quatrième de couverture, cliquez sur l’image !

Thomas Elek, 19 ans, est membre du FTP-MOI, un mouvement de résistance, en 1942-44. Le 30 octobre 1943, à 10h15, il lance une grenade sur un orchestre militaire allemand au milieu du jardin du Luxembourg. S’ensuit une fuite vers l’autre rive, l’autre côté de Paris, la rive droite. Débarqué par une péniche, il rencontre Elise, une jeune juive de son âge. Cette intrigue, est une aventure inventée, s’inspirant de la vie de Thomas Elek. Dans ce roman, seule la fin correspond à des faits réels, le reste de l’histoire sert de prétexte à Thomas Stern, son neveu, pour faire revivre son oncle résistant et nous parler de l’influence que sa vie aura eu sur la sienne.

« Certains naissent sous X, moi je suis né sous Thomas Elek. »

J’ai beaucoup aimé ce roman touchant et passionnant. On est immergé dans les émotions et le ressenti d’une famille menacée et endeuillée, la famille Elek pendant et à la fin de la guerre. La démarche de l’auteur d’écrire pour que « Thomas reprenne vie. Pour que s’approchant de vous, il s’éloigne de moi. », est très intéressante. Le ton du narrateur résonne comme une confession et une réflexion, qui a certainement longtemps mûrit (l’auteur a plus de soixante ans), sur son oncle, sur lui et sur leurs vies. Les difficultés que rencontre Thomas Elek pendant la guerre comme celles de Thomas Stern après-guerre nous sont racontées, nous plongeant dans cette époque comme si c’était un proche qui nous parlait de son enfance après-guerre, où de la vie de son père résistant ou soldat. Ainsi le récit est touchant sans que l’auteur ne cherche à jouer de la corde sensible.

« Ces deux gamins juifs ne vont tout de même pas s’envoyer en l’air intégralement dans le salon de thé préféré de la puissance occupante et de mademoiselle Chanel ! Et pourquoi pas ? Ça change un peu du pathos, non ? C’est tellement facile de faire pleurer sur les juifs, dans les romans. »

Et l’écriture est prenante, d’une beauté et d’une justesse remarquable. Le portrait romanesque qui est fait de Thomas Elek est celui d’un jeune homme qui vit et c’est cette vie que l’on retient plus que la mort.

Thomas et son ombre est un roman marquant qui reste en nous après l’avoir fini.

Yoko