Titre : Nagasaki
Auteur : Eric Faye
Editeur : Stock
Date de parution : 18 août 2010
108 pages
Qu'est-ce que ça m'agace ces quatrièmes de couverture qui en disent trop ! J'aurais pu ne pas la lire, certes. Mais ne peut-on donner envie de découvrir un texte sans en raconter les moindres détails ?
C'est Sandrine qui m'a donné envie de lire ce roman. Il se déroule au Japon (d'où le titre, qui est tout simplement la ville dans laquelle se passe l'histoire) et il est tiré d'une histoire vraie (un fait divers rapporté dans divers journaux japonais). Mais il aurait pu se situer dans n'importe quel autre pays.
C'est l'histoire d'une intrusion mais c'est surtout, me semble-t-il, l'histoire d'une solitude ou plutôt de deux solitudes, l'une choisie (on peut le penser, quoi que... n'est-elle pas plutôt subie), l'autre suite à une dépossession. C'est aussi un roman sur la mémoire, les souvenirs, ceux qui nous pétrissent et ne nous quittent jamais, ceux qui font qu'on est celui-là et pas un autre. J'ai aimé le ton du livre, ses mots, la tristesse qui en émane et aussi l'amertume, la douce amertume.
C'est tout simplement un beau texte, troublant.
Un extrait révélateur de l'écriture d'Eric Faye :
" Il ne faut pas laisser les souvenirs rebondir dans le palais des miroirs ; ils deviendraient fous, comme une mouette qu'on enferme par mégarde dans une salle. "
Et la première phrase du roman :
" Il faut imaginer un quinquagénaire déçu de l'être si tôt et si fort, domicilié à la lisière de Nagasaki dans son pavillon d'un faubourg aux rues en chute libre. "