Dans son nouveau lycée, Eleanor est rejetée par ses camarades. Trop rousse, trop originale dans ses tenues, trop… différente. Chaque jour, c’est la même chose : moqueries, brimades… Et chaque jour, elle doit affronter l’épreuve du bus… Où va t-elle s’asseoir, à côté de qui ? Une option s’offre cependant à elle, s’asseoir à côté de Park, un jeune garçon qui fait partie du groupe des lycéens que l’on pourrait qualifier de « populaires ». Pourtant, de par son origine asiatique, lui aussi apparaît différent de ses autres camarades, même s’il a su « se fondre davantage dans la masse ». D’abord distants l’un de l’autre, Eleanor et Park vont finir par se rapprocher, autour de leur passion commune pour les comics et la musique…
Étiqueté « romance », je ne me serais pas forcément tournée vers ce livre de moi-même. En effet, j’ai quelques préjugés envers ce genre, que je trouve souvent sans saveurs et plein de clichés (je précise que je ne méprise pas, pour celles et ceux qui apprécieraient, il en faut pour tous les goûts, ce n’est juste pas du mien !). Mais ici, avec l’histoire qui lie Eleanor et Park, impossible de ne pas s’immerger dedans. En lisant ce livre, on passe par plein d’émotions : de l’appréhension, de la tendresse, de la peur, des doutes, de la passion. J’y ai même trouvé une petite touche de suspense, c’est vous dire.
Le thème de la différence, à l’âge des bouleversements qu’implique l’âge adolescent, m’a semblé très présent et très parlant, avec cette difficulté de s’intégrer à un groupe dès lors qu’on n’appartient pas au même univers ou que l’on possède des caractéristiques physiques peu banales. Ne dit-on pas que ceux qui sont différents de nous peuvent nous faire peur ? Dans le cas d’Eleanor, cela va même jusqu’au harcèlement, une situation dans laquelle les lecteurs pourront trouver quelques clés pour réagir si une telle chose leur était familière, de près comme de loin.
L’histoire se passe en 1986 certes, mais la génération actuelle d’adolescents qui ouvrira ce livre pourra sans difficultés s’identifier aux deux personnages et se sentir proche d’eux dans leurs questionnements autour de ce que sont leurs relations avec les autres et avec l’amour que l’on peut porter à une autre personne.
En dépit de l’apparente banalité de l’histoire (une histoire d’amour compliquée entre deux ados), j’y ai trouvé un intérêt supplémentaire en toile de fond, de par les thèmes abordés et le plein d’optimisme de l’histoire, malgré les épreuves. Il transmet à ses lecteurs une belle dose d’espoir à conserver dans l’adversité. Attention, tout n’est pas non plus tout beau tout rose, bien au contraire à certains moments, mais j’ai été touchée par cet univers, spectatrice privilégiée de la bulle qui se forme autour des deux protagonistes principaux. Quand sont arrivées les dernières pages, je ne voulais pas me séparer d’eux, et cette fin, justement, j’ai mis quelque temps à l’intégrer…
En conclusion, je dirais que Eleanor & Park est un roman à conseiller à de bons lecteurs à partir de 13-14 ans, mais j’invite aussi les plus grands à se plonger dedans, car ils pourront aussi y puiser de belles choses à l’intérieur…
Peut-être retenterais-je l’aventure avec d’autres romans de l’auteure, séduite par cette première expérience. En avez-vous à me conseiller ? Avez-vous déjà lu celui-ci ?