Malevil

malevil

Imaginez-vous, assis(e) tranquillement dans votre salon, à lire ces mots peut-être, et là...la fin du monde, celle que l'on redoute, celle qui remet les compteurs à zéro entre la Terre et nous, celle qui qui vous brûle sur votre divan.

Cette fin, Robert Merle l'avait imaginée dans les années 70 et à Malevil, l'enfer laissera quelques survivants, qui vont tenter d'exister dans un monde atrocement vide.

D'emblée, le thème est porteur, tant cette terreur de fin du monde est ancrée dans notre chair depuis l'âge de pierre, et l'auteur nous accroche en peignant un tableau plutôt réaliste d'une France post-apocalyptique.

Les personnages principaux vont, certes, bénéficier d'une chance insolente à plusieurs reprises (nourriture inespérée, etc) mais l'on pardonnera aisément à Mr Merle, tant son récit prend aux tripes (expression peu esthétique mais elle me semble pourtant adaptée) et tant son style ravit l'esprit (mention spéciale aux descriptions de personnages).

A travers le journal d'Emmanuel, propriétaire emblématique de Malevil, le lecteur prend conscience des difficultés de la survie : trouver de quoi se nourrir, bien sûr, mais aussi défendre ses biens, et organiser une société qui soit capable de prospérer. C'est sur ce point que réside selon moi le plus grand intérêt du roman, parce que Robert Merle propose un modèle de société assez élaboré, avec un Emmanuel en guide spirituel et défenseur de la veuve et l'orphelin (surtout la veuve d'ailleurs) que j'ai apprécié malgré son orgueil et ses théories parfois discutables à mon goût (la  place des femmes notamment)

Au final, j'ai dévoré ce pavé à une vitesse folle, comme si j'avais faim moi aussi et comme si ma vie en dépendait, et malgré les défauts que je lui ai trouvés. Je pense même que je le relirai, car il est de ces livres qui ne vous quittent plus une fois que vous en avez ouvert la première page.

N'hésitez pas à le dévorer vous aussi !

Pour aller avec Malevil, il faut bien sûr un plat consistant ! Je manque un peu de temps pour vous proposer une recette tout de suite, mais je vous donne rendez-vous à la rentrée. Bel été !