"Le lecteur de cadavres" de Antonio Garrido

Par Shao69 @shao69

 Cí Song, médecin légiste

Une lecture faite dans le cadre du Prix des lecteur du Livre de Poche.

L’histoire :  

Cí Song est un jeune chinois qui ne demande qu’une chose s’instruire. Auprès du Juge Feng il apprend les rudiments de ce que l’on appelle aujourd’hui la médecine légale. Sur fond d’intrigue impériale, Ci fait face à de nombreux revirements  et menaces.

Cí Song est un jeune garçon d’origine modeste qui vit dans la Chine du XIIIe siècle. Après la mort de ses parents, l’incendie de leur maison et l’arrestation de son frère, il quitte son village avec sa petite sœur malade. C’est à Lin’an, capitale de l’empire, qu’il devient fossoyeur des « champs de la mort » avant d’accéder à la prestigieuse Académie Ming. Son talent pour expliquer les causes d’un décès le rend célèbre. Lorsque l’écho de ses exploits parvient aux oreilles de l’empereur, celui-ci le convoque pour enquêter sur une série d’assassinats. S’il réussit, il entrera au sein du Conseil des Châtiments ; s’il échoue, c’est la mort. C’est ainsi que Cí Song, le lecteur de cadavres, devient le premier médecin légiste de tous les temps. Un roman, inspiré par la vie d’un personnage réel, captivant et richement documenté où, dans la Chine exotique de l’époque médiévale, la haine côtoie l’ambition, comme l’amour, la mort.

Editeur : Editions Livre de Poche – 768 pages | Sortie : 3 juin 2015

L’auteur : 

Antonio Garrido est né en Espagne en 1963. Enseignant et passionné d’histoire, il a consacré sept ans à l’écriture de La Scribe, son premier roman, best-seller en Espagne.

Mon avis : 

Quel envoûtement que de lire ce roman. L’auteur nous emmène en Chine du XIIIe siècle. On fait connaissance avec Cí Song, un jeune homme modeste passionnée par la médecine légale et la justice. Malheureusement pour lui des faits font  – qu’après avoir perdu ses parents dans un incendie – il soit obligé de fuir avec sa jeune soeur malade pour la capitale de l’empire. Traqué il va de rencontre en rencontre continuer son apprentissage de l’étude des corps. Fossoyeur il finit par intégrer l’académie Ming, où il trouve la protection du vénérable Maître Ming. De là il se voit offrir une opportunité d’exercer son talent de lecteur de cadavres auprès de l’empereur dans le cadre d’une enquête particulièrement sordide et complexe. Sa vie ou plutôt sa survie dépend de sa réussite à élucider cette intrigue.

Le personnage de Cí est inspiré d’un personnage réel qui a exercé ce métier de médecin légiste. Il est le premier à avoir introduit des méthodes particulières d’études des corps. Ci est intelligent et vif d’esprit.Il apprend vite. Mais il est aussi très impulsif et cela – plus d’une fois – lui apporte l’hostilité de certains. Brillant élève il l’est encore plus lorsque l’enquête l’entraîne dans une machination. Le parcours de Cí, la perte des siens, la perte de son honneur, les coups reçus et les espoirs brisés provoquent un sentiment d’empathie à son égard. Sa détermination et sa perspicacité en font un être attachant.

Ce roman est prenant et malgré ses 768 pages il se lit avec plaisir, sans temps mort. On découvre Ci au fil des mots et l’intrigue se met en place petit à petit. Le cheminement est exponentiel jusqu’à atteindre son firmament avec la fin de ce roman. L’immersion dans cette chine médiévale est totale.Et, malgré la complexité de la société de l’époque et de ses codes, il n’y a pas de longueur des les descriptions.

J’ai apprécié de voyager à cette époque, j’ai aimé le personnage de Ci et son histoire, j’ai craqué pour cette intrigue envoûtante. Un coup de coeur sans conteste.

Le style

Antonio Garrido a effectué un travail de recherche exceptionnel sur la vie du vrai Cí Song. Et cela se retrouve forcément dans l’histoire. Le détails des examens des cadavres sont très poussés et les descriptions – notamment –  des odeurs aident à vous imprégner de cet univers particuliers. Le rythme est constant, s’accélérant pour mieux nous appâter. On entre dans l’intrigue doucement en suivant le voyage de Ci jusqu’à la capitale et ensuite on est littéralement aspiré par ce qui lui arrive. Les phrases sont simples, directes et percutantes. Pas de temps mort malgré les descriptions de la Chine de cette époque. Nos premières doutes sur les identités apparaissent dans le dernier quart du livre et encore…Une belle lecture.

Ma Note : 4.2/5

Mon petit point positif :

Pour moi, quand je n’arrive pas à lâcher un livre et que je lutte contre le sommeil pour en continuer la lecture c’est en général très bon signe. Un coup de coeur assurément.