Un bonheur parfait de James Salter

Par Krolfranca

Titre : un bonheur parfait

Auteur : James Salter

Traduit de l'américain par Lisa Rosenbaum et Anne Rabinovitch

Paru chez Points en octobre 2008

396 pages

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyée à la lecture d'un roman. J'ai même intercalé d'autres lectures (ce que je ne fais jamais d'ordinaire).

C'est l'histoire de la fin d'un mariage dans le milieu très bobo américain. Ils ont une belle maison, deux jolies filles, un chien, des amis, ils donnent l'apparence d'un couple heureux. Mais voilà, ce qu'on montre n'est pas nécessairement ce qu'on vit. La femme est infidèle et invite son amant chez eux, il est l'ami du mari (qui finit aussi par tromper sa femme mais avec une certaine culpabilité, ce qui n'est pas le cas de la femme). Vous voyez le tableau ! Ils réceptionnent beaucoup, discutent de tout et de rien avec leurs amis. Pas passionnant tout ça ! Et puis les réflexions des riches qui ont l'air heureux mais qui ne le sont pas, m'agacent ! Ce n'est pas mon monde, pas mon univers et la narration quelque peu éclatée, qui part un peu dans tous les sens n'a pas arrangé les choses.

Un roman sur les apparences, sur la futilité de la vie, sur le mariage, sur l'indépendance, sur la fidélité ou plutôt l'infidélité, sur l'amour... Sur tout ça, et je n'ai rien ressenti, pas une once de sympathie pour les personnages, pour leurs choix, pour leur vie. Je lisais, sans conviction mais en ayant toujours envie de savoir où l'auteur allait m'emmener. Bah, nulle part. La vision de ce couple, de ce mariage est terriblement pessimiste et inintéressante. Et le mariage de Viri avec une jeune italienne, à la fin du livre, m'a stupéfiée. Faut-il faire semblant d'avoir une vie de couple pour supporter sa vie ? De toute façon, ce personnage, passif, m'a beaucoup exaspérée. Il a subi son mariage, comme il a subi sa séparation, comme il a subi son voyage en Italie... La femme ne m'a pas intéressée davantage. Son assurance, son goût pour les apparences, son égoïsme, sa superficialité m'ont tenue éloignée d'elle.

Il parait que James Salter a une plume étonnante, qu'il atteint dans ce roman, la perfection (d'après le magazine Lire). J'avoue que je suis passée complètement à côté.

Et puis cette façon de présenter les gens de plus de quarante-cinq ans comme des vieillards dont la vie est terminée, m'a vraiment exaspérée.

" Il avait quarante-sept ans. Il promenait son front dégarni dans la lumière romaine. [...] Quand il voyait, sur les vitrines, son visage éclairé par le soleil, il avait un choc. C'était le visage d'un vieux politicien, d'un retraité, ses rides paraissaient tracées à l'encre noire. Ne me méprisez pas parce que je suis vieux, suppliait-il "

Alors, oui, il y a des passages qui m'ont parlé, j'ai lu certains chapitres avec un peu de plaisir, je suis allée jusqu'au bout, mais dans l'ensemble je suis restée de marbre et n'ai été touchée ni par l'histoire, ni par l'écriture.