Jacques Mercier est l'auteur d'Une diva Amoureuse. Émeline a eu le plaisir de l'interviewer:
Questions "Générales" :
Émeline : Pour commencer pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Jacques Mercier : Commençant par la presse à 14 ans, j’ai fait après mes Humanités des études de journalisme. La radio était un des cours et je suis tombé amoureux de ce média. Je n’avais pas 20 ans quand je suis entré à la radio et télévision nationale belge (RTBF) et j’y suis resté toute ma carrière. Je n’ai jamais arrêté d’écrire dans la presse, j’ai fait de la radio et de la télévision, ensuite de la scène. Je suis donc un homme assez multi-média. Mon but étant de rejoindre au mieux le public, selon le média. Depuis 14 ans, après ma première interview (De Jacques Brel !), j’ai commencé à écrire des livres et n’ai plus arrêté : plus de 50 à mon actif.
E : Les auteurs ont la réputation d'avoir la tête dans les nuages. Et vous, comment vous décririez-vous, êtes-vous quelqu'un de rêveur?
Jacques Mercier : Ce qu’il faut à un auteur c’est plus que le rêve, c’est l’imagination ; avoir la faculté de se projeter dans un autre univers et y vivre et le décrire ; les lieux, les personnages, etc. Je suis à la fois un rêveur, un optimiste, mais aussi quelqu’un de discipliné et d’organisé. Sinon, on ne peut jamais bien traduire ces univers. Donc, je me lève tôt, je ne fume pas, je ne bois pas, etc. Je m’oblige (avec plaisir) à écrire tous les jours et à lire beaucoup.
E : Comment l'envie d'écrire est venue? Écrivez-vous des choses que vous ne montrez à personne?
Jacques Mercier : L’envie d’écrire est venue durant mon adolescence, et j’écrivais à cette époque dans des “carnets de bord” tout ce qui se passait autour de moi et en moi. J’ai gardé ces cahiers écrits entre 15 et 19 ans, une mine de renseignements, mais très personnels finalement. L’envie m’est venue chez les scouts, où j’écrivais dans un journal les activités. J’ai aimé écrire et être lu. Et le goût de la lecture m’est venu en écoutant mon père me raconter de belles histoires qu’il dénichait dans des volumes illustrés.
Questions "Sur le livre ":
E : L'histoire de votre livre se déroule dans un théâtre et nous sommes bien imprégnés de cet univers par des détails importants. Avez-vous travaillé ou côtoyé ce monde qui est bien propre à lui, pour écrire votre livre?
Jacques Mercier : En effet, j’ai fait de la scène, que j’adore depuis lors, il y a une dizaine d’années. D’abord un spectacle poétique accompagné par une artiste arménienne, pianiste et chanteuse. Ensuite j’ai raconté mes souvenirs sous forme d’autodérision, raconté l’histoire du jazz durant 15 mois dans une “boîte spectacle” itinérante, etc. Donc oui, j’ai été mêlé aux coulisses des théâtres et c’est ce qui m’a donné envie d’écrire “Une diva”
E : Avez-vous une petite histoire ou une anecdote à nous confier sur "Une diva amoureuse"?
Jaques Mercier : Ce livre a été traduit en espagnol récemment, et proposé à un couple dans le même cas que le roman à Caracas, au Vénézuela ! (El adios en tres actos – sur le site cocoalifestyle.com) Le directeur du Grand Théâtre de Caracas est le mari de l’actrice principale. Ils vivent donc leur couple “à la scène” comme “à la vie”, comme on dit. Cette situation d’apparences, de jeux entre eux et avec le public me fascine (comme les médias, où on joue un rôle et où on est tout de même soi !)
E : Arthur est un personnage qui m'a beaucoup touchée. Comment avez-vous décidé d'en faire un homme "sensible"?
Jacques Mercier : J’ai voulu jouer sur le côté “sensible” de l’artiste en général. Et aussi sur le cours du temps qui propose un modèle équilibré entre la femme et l’homme. Chacun peut ressentir les mêmes sentiments. La femme peut diriger et l’homme être faible. Ils peuvent rechercher l’égalité, mais dans les sentiments on ne peut jamais mesurer. J’aime Arthur dans sa douleur, son impuissance face à la passion de Jeanne !
E : A l'opposé d'Arthur, Jeanne est plus dure et plus égoïste. Était-ce simple d'écrire ce personnage caractériel et opportuniste?
Jacques Mercier : Oui, car j’en ai connues quelques-unes de ces femmes qui sacrifient les autres, parfois leur famille, à leur “ambition”, sentimentale ou professionnelle. Cela me plaît de le décrire, car dans la littérature on a souvent évoqué l’inverse. Ce n’est pas simple à écrire (qu’est-ce qui l’est ?) !
E : Prévoyez-vous d'écrire un autre livre? Pouvez vous nous en parler?
Jacques Mercier : Je travaille à trois livres pour l’instant : le scénario d’une BD qui se passe dans le milieu du chocolat (matière dont j’ai écrit plusieurs essais), un livre à quatre mains avec ma fille Sophie, conseillère conjugale : “Toute une vie d’amour”, j’aborde en quelques pages toutes les situations de la vie en couple (du coup de foudre à la séparation) et elle commente chaque chapitre, avec des conseils, des recettes, des contacts. Enfin, je pense commencer bientôt “Drôle de mémoire” où je replongerai dans ma vie (dans mes vies, devrais-je dire) !
Questions " Sur la toile "
E : Prêtez-vous beaucoup d'importance aux critiques des blogs?
Jacques Mercier : Oui, je prête attention à tout ce qu’on me dit, me conseille et écrit sur mes activités publiques. Aujourd’hui, je trouve vraiment très intéressant que tout le monde puisse s’exprimer et plus seulement des critiques, parfois sujets à des sentiments personnels, voire des intérêts. J’aime les critiques de lecteurs ou lectrices. Et que les blogs de ce style se multiplient me donnent à penser qu’on continue à lire beaucoup.
E : Avez-vous déjà reçu des critiques (ou commentaires) "marrantes" ou un peu "farfelues" qui vous ont fait sourire? Lesquelles par exemple?
Jacques Mercier : Quelqu’un un jour a encensé un de mes romans ; j’étais plongé dans cette lecture, vraiment très content : tout y était : il aimait l’histoire, le style, les mots, etc. J’arrivais au bout de la dernière ligne et je lis : “Il lui reste à écrire un beau et grand roman !”. La douche froide en fin de texte ! Aujourd’hui, j’en ris. Souvent les personnes n’osent pas être entièrement d’accord et enthousiaste... cela peut sembler suspect !
E : Pour terminer : Un petit mot pour nos lecteurs?
Jacques Mercier : Le premier bon conseil qu’on m’ait donné : c’est de lire beaucoup. Surtout si l’on veut écrire aussi. C’est une “passion” qui nous rend la vie plus belle. On peut toujours équilibrer nos soucis par cette entrée dans un autre univers, celui que l’écrivain invente ou décrit pour vous. C’est un cadeau partagé. Mais n’oubliez pas de faire un petit signe amical quand vous avez aimé l’une ou l’autre chose. L’écrivain est toujours un artiste sensible, sensible au moindre geste d’amitié !
Je remercie infiniment Jacques Mercier pour sa gentillesse et d'avoir pris le temps de répondre à mes questions.