Elle a bien changé la Kitty Pryde qui débarqua innocemment à treize ans chez les Uncanny X-Men, et se pâmait devant les gros biscottos en acier de Colossus. Depuis des années, la romance avec le beau soviétique a connu des hauts, des bas, et Kitty s'est laissée aller dans les bras d'autres partenaires, pour devenir une femme. Ces temps derniers, c'est avec Peter Quill qu'elle fricote, le dragueur le plus cool de la galaxie, excusez du peu. Mais voilà, avec Secret Wars et la fin de tout ce que nous avons connu jusque là, cette romance, comme le reste de l'univers, a été totalement perdue et recomposée. Du coup, c'est Star-Lord qui a la vedette de ce titre provisoire. Nous sommes sur le Battleword, et il a conservé le souvenir de ce qui s'est produit et d'où il vient, avec les plus grands héros de la Terre, Reed Richards en tête, dans l'impossibilité de sauver les meubles, cette fois-ci. Depuis, l'ancien Gardien de la Galaxie vivote en chantant les tubes de Disney dans un bar (personne ne les connaît sur le Battleword, du coup il passe pour un artiste talentueux) avec comme impresario une version chevelu et bien plus branchée de Drax le Destructeur. Kitty Pride débarque uniquement en tant que spectatrice intéressée : elle doit en effet échanger un objet qui pourrait bien remettre en doute l'omnipotence de Doom et l'origine même du monde tel qu'il l'a refaçonné, contre une mallette pleine de gros billets. En face d'elle, Gambit (enfin, une version de Gambit...), qui aimerait bien ajouter une nuit avec Miss Pryde dans les termes de l'arrangement. Alors forcément, quand Star-Lord se rend compte que son ancienne petite amie est dans la salle, et l'objet de poursuites pressantes... Nous sommes dans le registre de la comédie, avec cette série. Pourtant le ton est plus sérieux qu'il ne semblerait, entre un amour perdu qui pourrait se recomposer (qui sait...?) et un héros solitaire, qui se remémore l'avant, sans pouvoir en parler à personne, et qui doit se cacher et attendre. Mais Humphries a choisi un traitement léger, truffé de sourires et de clins d'oeil, et qui démarre sous forme d'une charmante romance ironique et positive. Par contre, les dessins, c'est une autre histoire. Désolé d'être aussi radical, mais ce Alti Firmansyah produit là une vingtaine de pages dégueulasses, avec des visages caricaturaux qui lorgnent du coté du mauvais manga et transforment ce numéro en une lecture au graphisme puérile et académique dans sa mise en page et dans le choix des angles de vue et le story-telling. En tous les cas c'est encourageants pour tous ceux qui rêvent un jour de dessiner pour la Maison des Idées : si ce genre de trucs parvient à être publié, alors nous avons tous notre chance. Dommage, car Star-Lord & Kitty Pryde est plutôt funky et funny. A lire aussi : The Legendary Star-Lord #1 la review