Le Thème.
L’amitié, au dessus de tout ?
Une Citation.
La politique était l’affaire des adultes et nous avions nos propres problèmes à résoudre. Et celui que nous trouvions le plus urgent était d’apprendre à faire de la vie le meilleur usage possible, indépendamment de découvrir le sens de la vie, si tant est qu’elle en eût un, et quelle serait la condition humaine dans cet effrayant et incommensurable cosmos. C’était là des questions d’une réelle et éternelle importance, beaucoup plus essentielles pour nous que l’existence de personnages aussi éphémères et ridicules que Hitler et Mussolini.
L’histoire en quelques mots.
Dans les années 1930, Une amitié se lie entre deux jeunes adolescents. Hans Schwarz est issu d’une famille modeste et juive, et Conrad von Hohenfels, héritier d’une illustre famille, chez qui la photo d’Hitler trône sur la table de chevet. Devant la montée du fascisme, leurs valeurs sont ébranlées. Leur amitié aussi. Mais a-t-elle réellement existé?
Ce que j’en ai pensé.
Une relecture récente il y a quelques jours, m’a permis de plonger en peu de temps dans cette histoire qui avait marqué mon adolescence. J’y ai retrouvé la beauté des paysages, délicatement peints. Le romantisme émane à chaque phrase. Et tout en ignorant ce à quoi certains noms allemands renvoient réellement, vous êtes projetés dans le décor. Les ambiances y sont transposées magnifiquement et se déroulent presque sous nos yeux comme ces vieilles photos sepias. Ceci probablement parce que Fred Uhlman a écrit comme s’il peignait une de ses œuvres.
Quant aux émotions adolescentes, elles sont décrites subtilement avec cette relation entre les deux adolescents. Tendrement ébauchée, la passion émane entre les lignes l’exclusivité et la peur de perdre l’autre aussi. En somme, nous sommes face au portrait d’une amitié exclusive. Jusqu’à ce que le nazisme ne soit plus un crayonné mais s’insinue et prenne possession de leur quotidien. Une vraie tâche d’huile.
Le livre aborde la confrontation des idéaux, espoirs et valeurs de deux amis. Et finalement, le fait qu’une passion commune pour la collection de pièces rares n’arrive pas à éviter la séparation de deux cœurs.
Ce roman est émouvant, en peu de mots. C’est une œuvre tendre et pudique.