Maud a plus de 80 ans et sa mémoire ne tourne plus rond.La seule chose à laquelle elle peut se rattraper, c’est cette litanie dans sa tête qui lui dit que Elisabeth a disparu.De plus, ces nombreux petits bouts de papier, qu’elle dissémine partout pour aider sa mémoire défaillante, sont là pour le lui rappeler :  Elisabeth , sa meilleur amie, ne donne plus de nouvelles. Qu’est devenue Elisabeth? Est-ce son odieux fils qui s’en est débarrassé ? Maud en est persuadé. Helen, sa fille, qui s’occupe  d’elle, n’en croit rien. Et où est donc passé Sukey, la sœur adorée de Maud, disparue brusquement soixante ans auparavant? Les questionnements de Maud et sa tristesse face à sa mémoire qui se délite sont obsessionnels.Le passé se mélange au présent avec une acuité étourdissante.Un roman émouvant même si j’ai pu le trouver un peu long car un récit avec une héroïne aux pensées hachurées n’est  pas vraiment facile à suivre. J’ai aimé ce roman étrange dans la veine d' »avant d’aller dormir ». J’ai éprouvé beaucoup d’empathie pour la vieille Maud, mais je ne sais pas si les lecteurs qui aiment les polars classiques y trouveront leur compte d’adrénaline.En réalité, j’ai trouvé que « L’oubli » est plus un roman sur la vieillesse, la perte des repères et des sens, la difficulté à faire le deuil d’un proche disparu qu’un réel polar tel qu’on le conçoit habituellement.