Titre : Treize Lunes (Thirteen Moons)
Auteur : Charles Frazier
Nombre de pages : 542
Date de publication : 2009
Édition : Points
Traduction : Bernard Cohen
Synopsis : À douze ans, Will Cooper est vendu par son oncle et sa tante. Le jeune orphelin doit rejoindre un comptoir commercial situé dans le « pays cherokee ». Sur sa route, il croise Bear, un chef indien, qui fait de lui son fils spirituel. II s’intègre au clan, découvre la Nature, ses lois, sa force. Il trouve aussi l’amour sous les traits de Claire Featherstone : leur relation passionnée le marquera à jamais. Devenu l’un des leurs, le « chef blanc » s’engage dans la défense des Indiens. D’abord avocat, luttant contre leur transfert vers l’ouest, puis colonel guidant ses troupes pendant la guerre de Sécession, il rejoindra finalement le Sénat, en tant que représentant des Cherokees. Treize lunes est le récit d’une destinée hors du commun qui se confond avec la grande Histoire. Will Cooper, héros et narrateur, retrace le voyage de l’Amérique vers le xxe siècle. Roman d’amour, récit d’aventures, le second livre de Charles Frazier – après Retour à Cold Mountain – est une épopée digne de Jack London ou de James Fenimore Cooper.
Avis : 4 / 5 ★★★★✩
J’avais commencé à lire Treize Lunes il y a quelques années, mais j’avais arrêté ma lecture en cours de route, sûrement à cause de mes livres pour les cours, et du coup je n’avais jamais repris depuis, puisque c’est le genre de livre dense qu’il vaut mieux lire d’une traite pour tout comprendre. J’avais énormément apprécié ce que j’avais pu lire, j’étais donc impatiente de redécouvrir ce roman historique. J’ai quelques maigres connaissances de cette période, j’ai donc bien aimé le fait que l’histoire soit ancrée dans de réels événements – tels que le « Trail of Tears » ou la guerre de Sécession. Mes connaissances sont limitées donc je ne peux juger de savoir si la vie Cherokee est dépeinte correctement. Apparemment, Treize Lunes aurait été le premier ouvrage à être traduit en langue et syllabaire Cherokee au sein de la Cherokee Literature Initiative. Cette dernière a été financée par Charles Frazier, pour promouvoir et sauvegarder la langue Cherokee, donc c’est difficile de savoir si c’est un bon exemple de « littérature Cherokee ».
L’histoire nous est contée par Will Cooper, grâce à des retours en arrière et à l’introspection du personnage devenu vieux et emprunt d’un sentiment de nostalgie. Il m’a semblé que les retours en arrière étaient bien construits et ne rendaient pas l’histoire confuse : si le roman fait des allers-retours constants entre le passé et le présent, les passages sont justifiés par le fil de pensée du narrateur. Le rythme est bien géré, qu’il s’agisse des ellipses ou des lenteurs, qui permettent au lecteur de souffler sans que cela devienne pénible. On peut voir le personnage de Will grandir, et j’aime le fait qu’il soit entier. Le personnage est crédible, dans ses passions, ses doutes mais aussi ses fautes – notamment concernant l’esclavage, même si j’avoue trouver son acceptation d’une telle chose quelque peu incohérente.
L’histoire d’amour m’a semblé beaucoup moins crédible. Les débuts n’ont rien de surprenant, mais le fait que les deux personnages continuent à se rencontrer tout au long de leur vie, dans des coïncidences des plus étranges, est un peu décevant. D’autant qu’ils ne semblent pas apprendre de leurs erreurs, regrettant toujours de ne pas avoir plus, sans jamais rien faire. Une petite déception sur ce point donc, mais globalement, l’histoire est entraînante et distrayante ; je la recommande à ceux que ça pourrait intéresser.