Dan Slott et Adam Kubert continuent d'écrire un Spider-Man retraité, et un Peter Parker père de famille... Mais vu qu'on parle de Peter, vous vous doutez que ça ne pourrait pas être si parfait, et qu'il va en baver...
Après sa précédente bataille, la famille Parker est plus que jamais menacée. Le Régent, dictateur gavé des pouvoirs des héros Marvel, veut maintenant son nouveau jouet : l'araignée. Sauf que sa fille a commencé à manifester des capacités extraordinaires, et qu'elle peut potentiellement devenir une cible n'importe quand...
Dan Slott resserre l'étau autour de Peter, forcé donc de reprendre le costume pour défendre sa famille. C'est plutôt intéressant, parce qu'il va le faire à contrecœur, et fera preuve d'une violence assez étonnante venant de sa part. Aidée par la mise en page géniale de Kubert, qui alterne les plans serrés et laisse le reste à l'imagination du lecteur, Slott montre un Spidey violent, sans aucune pitié, qui n'hésite pas à laisser ses ennemis sur le tapis. C'est logique pour cette version du personnage, et ça fait plaisir de voir un Peter réfléchi, et plus pragmatique qu'avant.
A côté de ça, le reste du casting continue d'être parfait, à commencer par Mary-Jane, fabuleuse en mère, débordante d'amour et de courage. Lorsqu'elle raconte les exploits du père à la fille, on sent bien tout l'amour que MJ et Slott ont pour le personnage, dans une scène émouvante et bien pensée. On savait dès le départ que Spider-Mans serait de retour, mais Slott préfère prendre son temps, et justifier ça de manière crédible. Il y a une vraie menace, et les décisions de la famille sont logiques et bien amenées.
En face, il y a le Régent, qui n'a pas montré sa puissance pour l'instant, ainsi que les Sinister Six, qui sont eux brillants. L'auteur écrit des méchants détestables, et la manière dont ils traquent les "criminels" est logique et bien pensée. On sent une vraie menace sur la famille, et si la fin du numéro se désamorce toute seule si on sait "qui" sont les personnages en question (Indice ? Le bouc appartient à un héro Marvel, non ? ), les derniers numéros de la série seront forcément violents, et laisseront des marques sur certains personnages...
C'est vraiment agréable de lire un Peter Parker différent de celui qu'on a d'habitude, ce qui fait la réussite de la saga. Il y aura certainement peu de conséquences sur la série principale à l'automne, mais pour une histoire un peu isolée de la continuité, c'est vraiment excellent. Slott ne bâcle pas ses scripts, prend le temps d'installer un univers intéressant, et raconte en une histoire tout ce qu'on aime chez Peter Parker : de l'héroïsme, un vrai sens des responsabilités, et des monstres en face de lui.
Adam Kubert est encore une fois excellent, entre ses découpages parfaits qui mettent en avant un Spidey inquiétant, et des mises en scène toujours incroyables du personnage. Les détails sont un peu légers parfois, notamment sur les visages, mais ça ne gêne en rien la lecture. On lui passe tout, vu que son style rattrape.
Marvel Comics * Par Dan Slott & Adam Kubert * $3.99
On va presque regretter que l'histoire se termine bientôt, tant on passe un bon moment. Slott écrit une fin possible aux aventures de Peter Parker, et se sert à merveille de toute la mythologie du tisseur. Une lecture incontournable, avec ou sans Secret Wars.