L'équipe derrière le célèbre Captain America: The Winter Soldier se retrouve pour une série d'espionnage publiée par Image Comics. En France, est éditée par Delcourt. Venez découvrir l'espionne de Ed Brubaker et Steve Epting, Velvet Templeton.
Imaginez que James Bond ait été tué et que Money Penny enquête sur la mort plus que suspecte de l'agent. Eh bien, c'est ce que nous propose Brubaker avec Velvet. En effet, au début de l'histoire notre héroïne n'est qu'une secrétaire. Elle est une ombre prenant des notes, silencieuse et obéissante devant les hommes. Il faut attendre la onzième page afin de voir un texte sortir de la bouche de Velvet. En plus, elle parle à une femme. Pourtant, nous découvrons par le biais de sa "voix interne" qu'elle a du caractère et qu'elle sait prendre le dessus sur les hommes. Suite à la mort de l'agent X-14, elle commence donc à enquêter dans son coin.
Progressivement, nous commençons à découvrir que cette secrétaire d'agence secrète est plus qu'une femme prenant des notes, elle enquête, fait ses propres déductions, suit ses propres pistes et finit par relever une conspiration la forçant à fuir son agence. En une case tout bascule, Velvet passe de la femme aux cheveux attachés fumant sa cigarette derrière son bureau à une véritable espionne douée sur le terrain sachant combattre et se tirer de toutes situations.
Velvet n'est pas seulement une série d'espionnage. Certes, nous y retrouvons les codes et l'ambiance mais Brubaker fait de sa série une ode au féminisme. En transposant son histoire dans les années 70, non seulement, il bénéficie d'un terrain de jeu propice au récit d'espionnage, en plus, c'est une époque où la femme n'avait pas la même place dans la société que maintenant. Nous voyons la femme potiche que son mari prête afin d'excuser ses trahisons ou, celle objet qui lorsqu'elle n'est plus utile est maltraitée et jetée en prison. Et, il y a Velvet, spectatrice de tout ça, elle qui tient tête aux hommes tout en profitant d'être une femme.
Tout semble parfait dans Velvet. Je sais que c'est un grand mot mais je ne trouve rien à dire de négatif. L'histoire est passionnante, l'héroïne a une forte personnalité, les dialogues sont bien menés. Il n'y a absolument rien à dire. En plus, Steve Epting se surpasse. D'abord, la mise en scène qu'ils mettent en place avec Brubaker, très cinématographique. On passe de cases "widescreen" pour les dialogues à des plus rapprochées pour les scènes d'action. Chaque case est sublime. Lorsque Velvet bouge, elle a la classe. Même lorsqu'elle fume - ce qui n'est pas bien, son charme agit.
Velvet Tome 1 - Pour la Famille
Delcourt Comics * Par Ed Brubaker et Steve Epting * 16€95
Velvet a tout pour plaire. La maturité du traitement de son personnage rend l'histoire de Brubaker encore meilleure.