Après un premier numéro hallucinant, Kieron Gillen et Felipe Andrade reviennent pour raconter les derniers jours du Bouclier, seul rempart du Battleworld face aux hordes monstrueuses. Avec l'arrivée imminente d'une menace bien connue de tous, les jours des protecteurs du Mur sont comptés...
On ne change pas une formule gagnante, et Kieron Gillen l'a bien compris. Le numéro est toujours constitué de la même manière, à savoir une présentation de la situation, des risques, des membres de l'équipe, et enfin une nouvelle menace. Sauf que cette fois-ci, la série prend un ton plus personnel et intime, qui lui va particulièrement bien.
Le Bouclier est toujours défendu par Abigail Brand, qu'on découvre un peu plus dans ce numéro. Plus intime, son parcours est ici plus détaillé, notamment en dévoilant son mentor disparu, Nick Fury. Gillen s'essaye donc au personnage sur un court flashback, et s'en sort extrêmement bien, tant son Fury est bourru, réaliste, et désabusé. A côté de ça, Brand est la parfaite badass dont le titre avait besoin, avec son mélange d'humour noir et de sérieux total. Quand elle demande une arme pour flinguer un coéquipier qui a dit quelque chose qui ne lui plait pas, elle est sérieuse. Elle est à la fois cassante, sèche, mais surtout compréhensible : on sait d'où elle vient, on comprend la charge sur ses épaules, et l'auteur fait un travail intéressant sur elle.
Alors que la fin du numéro précédent annonçait la plus grande menace à ce jour pour le mur (et faisait un écho parfait à la série Secret Wars), l'échéance ne fait que se rapprocher dans ce numéro : il reste peu de temps, et on ressent toute l'urgence et le danger qui rôde. Encore une fois, des doubles pages d'invasion ont été confiées à des dessinateurs spéciaux, et encore une fois elles mettent une grosse claque. Une en particulière, l'attaque d'une vague d'Ultron, rappelle les scènes finales de Matrix Revolutions ( qui est un bon film, rappelons le), avec des centaines de robots attaquant impitoyablement la civilisation. C'est grandiose, terrifiant, et niveau action, on est servi. Il y a un vrai risque face aux héros, de vrais monstres, et on se régale de les voir souffrir.
L'équilibre entre ces scènes et la construction des personnages est bon : Felipe Andrade gère les dialogues et les scènes d'exposition, et d'autres dessinateurs viennent apporter le chaos et la destruction. Andrade a toujours son style particulier, parfois abstrait, mais ses peintures rendent les discussions intéressantes, si tant est qu'on accroche. La colorisation de Rachelle Rosenberg est elle aussi impeccable. Les doubles pages faites par des dessinateurs spéciaux (ce mois-ci, Yasmine Putri ( le zombie qui fait un selfie !), Kyle Strahm & Jesus Aburtov, et In-Hyuk Lee) permettent donc à l'artiste de se concentrer sur ses dialogues, et l'équilibre marche bien.
Siege #2
Marvel Comics * Par Kieron Gillen & Felipe Andrade * $3.99
Siege est un titre violent, mais terriblement humain. La menace est réelle, les enjeux colossaux, mais chaque personnage a une raison de combattre, des faiblesses et des moments de doute. Il faut absolument que Kieron Gillen continue ce titre sous une forme ou une autre après la fin de l'event...