De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
On a tous dans le cœur, du moins si on est issu ou proche d'une famille belge, l'un ou l'autre souvenir de la côte belge. Glaces ou 15 août mondain à Knokke-le-Zoute, ou, à l'autre bout des soixante kilomètres de sable longeant la mer du Nord, l'horloge de la Croix-Rouge sur la digue de Saint-Idesbald. Réédition bienvenue pour le très bon troisième recueil de nouvelles de Jean Jauniaux, "L'année dernière à Saint-Idesbald" (Weyrich, Plumes de coq, 195 pages), lauréat d'une deuxième vie méritée.
L'ensemble est une réussite car Jean Jauniaux arrive à placer un humour qui sonne bien, des sourires spontanés sur des histoires qui n'ont souvent rien de comique mais sont racontées avec verve. Ce sont d'autres SDF qu'il nous présente, via son SDF blogueur de papier, sans misérabilisme, avec de belles trouvailles, en des tranches de vie que la fiction n'oserait pas toujours inventer. Des itinéraires qui ne tombent pas du ciel mais s'inscrivent dans le quotidien de la Belgique, via personnalités, événements et médias. Dans celui de l'auteur également, discrètement.
On va successivement croiser l'homme mystérieux qui revient chaque année au même endroit avec sa charrette, ses craies et sa clé, un ex-sans-papiers pris dans un savant jeu de bookcrossing, Mathieu et son expédition au Royal cinéma. On partira à Saint-Idesbald aussi, lieu de vacances de Jean-Idesbald, dont l'histoire émeut autant que celle de Mathieu. Après un détour moins réussi chez le Roi, on revient à Bruxelles, à la rencontre de William, ex-cariste victime de la crise, reconverti dans l'évaluation des pièces accessibles des hôtels quand il n'est pas lui aussi en train de lire en bibliothèque.
Plus loin, une famille rom hésite à traverser la frontière entre la France et la Belgique, Albert-Félix ferme sa boutique "La cravate royale", Ferdinand s'interroge sur l'Europe, Julien comprend l'horreur de la guerre vécue par son grand-père, Bérénice tente de se faire soigner, des réfugiés en fuite de Sangatte trouvent asile à Saint-Idesbald, un petit Thomas perdu au Salon de l'auto auprès d'une hôtesse...
Autant d'histoires qu'on découvre avec intérêt et plaisir, tapis rouges vers des personnes que la vie n'a pas gâtées mais qui existent à leur façon dans "L'Année dernière à Saint-Idesbald".
Rappel
DTPE 1 "Nous étions l'avenir", de Yaël Neeman (Actes Sud)DTPE 2 "Jules", de Didier van Cauwelaert (Albin Michel)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
DTPE 4 "Georges, si tu savais...", de Maryse Wolinski (Seuil)
DTPE 5 "Quatre murs", de Kéthévane Davrichewy (S. Wespieser/10-18)
DTPE 6 "Et si on aimait la France", de Bernard Maris (Grasset)
DTPE 7 "Les quatre saisons de l'été", de Grégoire Delacourt (JC Lattès)
DTPE 8 "Soudain, seuls", d'Isabelle Autissier (Stock)
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans et des récits. L'été, le temps de relire aussi.
On a tous dans le cœur, du moins si on est issu ou proche d'une famille belge, l'un ou l'autre souvenir de la côte belge. Glaces ou 15 août mondain à Knokke-le-Zoute, ou, à l'autre bout des soixante kilomètres de sable longeant la mer du Nord, l'horloge de la Croix-Rouge sur la digue de Saint-Idesbald. Réédition bienvenue pour le très bon troisième recueil de nouvelles de Jean Jauniaux, "L'année dernière à Saint-Idesbald" (Weyrich, Plumes de coq, 195 pages), lauréat d'une deuxième vie méritée.
Jean Jauniaux.
Il ne faut pas complètement se fier au titre qui rime comme un film d'Alain Resnais. S'il est bien question de Saint-Idesbald dans les nouvelles, dans leur toute grande majorité excellentes, elles ne s'y déroulent pas systématiquement mais y sont reliées d'une manière ou d'une autre. Non, le titre est simplement le nom du blog d'un SDF amateur de littérature, lecteur et écrivain. Le blogueur est hébergé dans une bibliothèque dont le personnel a été sensible à son cas. Et il revaudra à Marie-Ange, Jacques et Edmond qui complète le trio d'anges gardiens ce qu'ils lui ont permis en l'initiant à l'informatique: une suite de vies de personnes croisées lors de son existence vagabonde dont il pose les destins dans les articles de son blog.L'ensemble est une réussite car Jean Jauniaux arrive à placer un humour qui sonne bien, des sourires spontanés sur des histoires qui n'ont souvent rien de comique mais sont racontées avec verve. Ce sont d'autres SDF qu'il nous présente, via son SDF blogueur de papier, sans misérabilisme, avec de belles trouvailles, en des tranches de vie que la fiction n'oserait pas toujours inventer. Des itinéraires qui ne tombent pas du ciel mais s'inscrivent dans le quotidien de la Belgique, via personnalités, événements et médias. Dans celui de l'auteur également, discrètement.
La villa Mieke, à Saint-Idesbald, présente dans les nouvelles.
On va successivement croiser l'homme mystérieux qui revient chaque année au même endroit avec sa charrette, ses craies et sa clé, un ex-sans-papiers pris dans un savant jeu de bookcrossing, Mathieu et son expédition au Royal cinéma. On partira à Saint-Idesbald aussi, lieu de vacances de Jean-Idesbald, dont l'histoire émeut autant que celle de Mathieu. Après un détour moins réussi chez le Roi, on revient à Bruxelles, à la rencontre de William, ex-cariste victime de la crise, reconverti dans l'évaluation des pièces accessibles des hôtels quand il n'est pas lui aussi en train de lire en bibliothèque.
Plus loin, une famille rom hésite à traverser la frontière entre la France et la Belgique, Albert-Félix ferme sa boutique "La cravate royale", Ferdinand s'interroge sur l'Europe, Julien comprend l'horreur de la guerre vécue par son grand-père, Bérénice tente de se faire soigner, des réfugiés en fuite de Sangatte trouvent asile à Saint-Idesbald, un petit Thomas perdu au Salon de l'auto auprès d'une hôtesse...
Autant d'histoires qu'on découvre avec intérêt et plaisir, tapis rouges vers des personnes que la vie n'a pas gâtées mais qui existent à leur façon dans "L'Année dernière à Saint-Idesbald".
Rappel
DTPE 1 "Nous étions l'avenir", de Yaël Neeman (Actes Sud)DTPE 2 "Jules", de Didier van Cauwelaert (Albin Michel)
DTPE 3 "Le Caillou", de Sigolène Vinson (Le Tripode)
DTPE 4 "Georges, si tu savais...", de Maryse Wolinski (Seuil)
DTPE 5 "Quatre murs", de Kéthévane Davrichewy (S. Wespieser/10-18)
DTPE 6 "Et si on aimait la France", de Bernard Maris (Grasset)
DTPE 7 "Les quatre saisons de l'été", de Grégoire Delacourt (JC Lattès)
DTPE 8 "Soudain, seuls", d'Isabelle Autissier (Stock)