Après sa "petite" crise de colère, le Dieu de Battleworld fait face aux conséquences de ses actes, et doit faire face à une nouvelle menace. Il sera difficile de parler de ce numéro sans spoiler, ou sans raconter ce qui le constitue, mais Jonathan Hickman et Esad Ribic écrivent l'histoire parfaite de Doom...
J'aimerais parler de ce numéro sans le spoiler, sans dire "comment" il est constitué, mais c'est impossible. Sachez cependant que j'ai été très déçu à la première lecture du numéro, voire assez énervé et inquiet pour la fin de la saga, mais que le relire le lendemain m'a grandement aidé à l'apprécier. Il est fort probable que mon amour pour l'auteur, l'artiste, et Doom aient changé mon avis, mais j'ai fini par aimer ce numéro. Il n'empêche que c'est peu pour un seul numéro par mois, et que les trois derniers se devront d'être incroyables.
Vous êtes toujours là ? Vous savez donc que Doom, dans un élan de colère, a tué Cyclope, ainsi que son acolyte et bras droit Stephen Strange, qui était avec Owen " Multiple Man" Reece le seul spectateur de son combat contre les Beyonders. Évoqué dans les pages de New Avengers, cet assaut n'avait pas été montré, mais on se doutait totalement de ce qui s'était passé. Le problème, c'est que Hickman va consacrer plus d'un tiers du numéro à raconter ce combat, dont on connaissait déjà les tenants et les aboutissants.
Tandis que le précédent numéro s'achevait sur une tension palpable, avec un Doom fou de rage prêt à traquer ses ennemis, celui-ci s'ouvre sur un enterrement, mais ne fera quasiment pas avancer son intrigue. L'auteur effectue plutôt un énorme retour en arrière pour expliquer aux lecteurs comment Doom en est arrivé là, sauf que c'était déjà quelque chose qui était expliqué auparavant. On a effectivement les détails du combat, notamment la fameuse bombe qui aura servi à tuer les Beyonders, mais rien dont on ne se doutait pas déjà. En plus, ça confirme quasiment que les Beyonders sont morts, emportant dans la tombe le secret de leurs manipulations sur le multivers. J'espère sincèrement que Hickman les garde comme un atout dans sa manche, parce qu'admettre que tous ces numéros de New Avengers n'auront servi qu'à amener le Battleworld, ça serait gênant.
Pourtant, malgré le flashback pas forcément nécessaire (les lecteurs de New Avengers ont déjà lu cette histoire, et ceux qui ont pris le train en route avec l'event avaient probablement compris), il faut admettre que le numéro fonctionne. Si Hickman raconte encore ces événements, c'est peut-être parce qu'ils joueront un rôle plus tard. Il ne laisse jamais rien au hasard, et ça se voit depuis le début de son run sur les Fantastic Four.
C'est d'ailleurs bien sur la famille Richards qu'est centré ce numéro, entre Susan, Franklin et Valeria, mais aussi la " Fondation", nouvelle version de la Fondation du Futur de la Terre-616. En fait, Secret Wars n'est rien d'autre qu'un event gigantesque qui se base sur les séries FF et Avengers d'Hickman, mais en mettant les Richards en avant, ainsi que Doom. Ce dernier occupe tout l'espace du numéro, aussi bien dans la narration que dans certaines pages, et c'est ce qui me l'a finalement fait adorer.
Le Doom de Hickman est puissant, massif, et aussi terrifiant qu'humain. On sent bien ici toutes ses fêlures, sa fragilité, mais aussi sa puissance. On oscille entre le Dieu vivant, surpuissant et créateur de l'univers, et simple humain, qui porte littéralement le monde sur ses épaules. Son dialogue avec Molecule Man est plein de justesse, et l'auteur signe finalement une déclaration d'amour au personnage. C'est brillant, puissant, et la fin risque de frapper fort. Les premiers doutes face au monde idyllique voulu par Doom commencent en plus à apparaître, et il est fort probable que les trois derniers numéros soient denses au possible. C'est ça ou alors ils vont droit dans le mur, à mon avis...
Esad Ribic est moins mis à contribution pour les scènes d'action que précédemment, mais il s'en sort quand même en éclatant tout sur son passage. La mise en scène, le souci du détail, et ses personnages forcent le respect, mais c'est bien la manière dont il dessine un Doom Divin qui fait de lui un des meilleurs artistes de ces dernières années. Les trois dernières pages sont un parfait terrain de jeu où il peut annoncer la suite, et la mise en scène donne terriblement envie.
Secret Wars #5
Marvel Comics * Par Jonathan Hickman & Esad Ribic * $3.99
J'ai eu peur, j'ai été déçu, mais j'ai finalement aimé. Personne n'écrit Doom comme Hickman, encore plus quand il est aidé par Ribic, et ce numéro restera un monument dans l'historique du latvérien. Il ne se passe pas grand chose, et les 3 derniers numéros risquent d'être denses, donc accrochez-vous.