Chronique « Isabellae, tome 4 »
Scénario de Raule, dessin de Gabor,
Public conseillé : Adultes / grands adolescents
Style : Médiéval fantastique & asiatique
Paru chez Le Lombard, le 21 aout 2015, 48 pages couleurs, 13.99 euros
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L’histoire
Château de Trim, Irlande, 1196. Un petit groupe armé escaladé l’enceinte et élimine adroitement les gardes. Puis, en toute discrétion, Isabellae et Brenduan entrent dans les lieux, qui grouillent de guerriers anglais. Trompant les uns, tuant les autres, ils arrivent jusqu’à la prison pour libérer le père et les oncles de Lorcan.
Puis, à coup de sabres et de flèches, le trio sort en force du château, avec l’aide de Jinku…
Ce que j’en pense
A la fin tu tome 3, Isabellae a accompli sa destiné, en rejoignant et tuant sa sœur Suiko. Fort logiquement, c’est un tout nouveau cycle (avec changement de décors et nouvelle quête) dans lequel nous convient Raule et Gabor.
Si le but de la rouquine reste incertain jusqu’à la fin de l album, le décorum, lui, est posé d’entrée de jeu. Les épéistes asiatiques se retrouvent dans la terre d’origine de la jeune femme, l’Irlande !
Occupée par les anglais et une armée de normands à leur solde, c’est un tout nouveau terrain de jeu, qui ouvre de nouvelles possibilités. En Asie, (Japon et Chine) Isabellae était perçue comme l’étrangère (l’irlandaise). De retour dans sa terre natale, la situation n’a pas beaucoup évolué. Entre ses habits et ses amis “exotiques”, elle reste l’étrangère, la « différente »…
Avec “Sous le tombeau de 500 rois”, comme toujours, Raule et Gabor nous offrent un lot de combats épiques, dignes des films de HK. Mais ce nouveau cycle permet d’introduire de nouveaux enjeux. Cette fois ci, le destin de la belle se conjugue avec l’Histoire (la soif de pouvoir du roi “Jean sans terre” en Irlande).
Raule puise aussi dans un folklore fantastique ancien et « gothique”. Avec les « Fomoires », voici de nouvelles forces magiques et destructrices qui vont faire des adversaires digne d’Isabellae. Le mélange entre fond historique et fantastique débridé est toujours aussi étonnant, mais pourquoi pas ? Le spectaculaire s’invite dans notre monde bien rangé…moi, j’aime.
Jouant les flash-backs, Raule construit un récit dense qui ne nous laisse que peu de répit, malgré la somme d’informations à avaler.
Côté dessin, Gabor est toujours au top ! Son le graphisme “pointu”, sa maîtrise de l’encrage et de la composition fait mouche. Les combats sont de véritables danses macabres au fil du Katana. Jouant les plans et la perspective à fond, il arrive même à dynamiser une simple conversation. Trop systématique ? Moi, j apprécie cette dynamique en toute situation.
Finissant l’album sur un Cliff-hanger monstrueux , je n’attends plus qu’une chose : la suite, viiiite !