Le silence de Mélodie

Par Melisande
Auteur Sharon M. Draper

Sortie2015Note : 3/5Résumé :Mélodie n’est pas une enfant ordinaire. À cause de sa maladie, elle ne peut ni marcher ni parler, mais elle a une mémoire photographique et elle se souvient de tout ce qu’elle a vécu dans les moindres détails. À seulement 11 ans elle est déjà plus intelligente que les adultes qui veulent la diagnostiquer, et bien plus encore que ses camarades de classe, les mêmes qui pensent qu’elle est attardée car elle ne peut pas les contredire. Mais Mélodie refuse d’être définie par son handicap, et elle est déterminée à le faire savoir au monde entier… d’une manière ou d’une autre.


Mon avisLe silence de mélodie, c’est en une phrase : un bon livre, de qualité, mais que je n’ai pas apprécié.
Je ne m’attendais, absolument pas à découvrir ce genre d’histoire, en regardant la couverture et le titre. Je pensais plutôt retrouver une jeune adolescente, muette, enfermée dans son petit monde, avec un caractère dur et délicat à la fois, que l’on peut retrouver dans nos étoiles contraires, par exemple avec Hazel.Mais, à ma grande surprise, nous suivons en fait l’histoire, ou plutôt le parcours de Mélodie, une petite fille de 10 ans, muette et qui souffre de paralysie musculaire, elle est donc coincée dans un fauteuil roulant, avec seulement la capacité de bouger un peu ses poings et son pouce. On pourrait se croire dans un scénario à la intouchable, ou lhandicape n’est pas au centre de l’histoire malgré ce que l’on pourrait penser. Sauf que malheureusement, son mutisme l’empêche de communiquer, et c’est sur toute cette privation, cette injustice que repose l’histoire.Mélodie est coincée dans cette situation et malgré tout l’amour dont elle est entourée avec ses parents, elle se sent piégée et rêve de s’évader ; de courir, de voler même, comme tous les enfants de son âge. Mais sa plus grande frustration, comme je l’ai exprimé auparavant, c’est surtout, de ne pas avoir la capacité de parler et d’exprimer ses pensées qui se bousculent dans sa tête.

Je n’ai pas particulièrement accroché au personnage de Mélodie, notamment au début, où sa personnalité très caractérielle avait fortement tendance à m’agacer. En effet, au début du roman, Mélodie nous expose la frustration que lui impose son mutisme. Elle ne manque donc pas de nous parler toute les 5 lignes de ses capacités et de son intelligence extraordinaire,s et qui ne peuvent être exposés au reste du monde. Et quel désespoir elle ressent, en constatant que la plupart des personnes qui ont eux, la chance de pouvoir s’exprimer, ne sont pas capable d’aligner des phrases éclairées et judicieuses.Je peux comprendre cette frustration qui l’anime, notamment quand on a un potentiel aussi grand que le sien. Mais son attitude est trop hautaine pour que je me mette à l’admirer.Je ne peux cependant pas lui enlever son mérite, car, même si elle n’a même pas encore 11 ans, Mélodie se bat pour ce qu’elle souhaite obtenir, et nous montre à chaque nouveau chapitre, son courage inébranlable.Les personnages secondaires m’ont par contre eux, séduite. En effet, leurs personnalités sont très bien développées tout au long de l’histoire.Il y a par exemple, Mme v qui soutient depuis le début et jusqu’au bout Mélodie. Contrairement à d’autre, elle  montre très peu de pitié face à sa situation , elle l’aide à se construire, et elle a toujours le don d’apporter un peu de douceur dans un monde si austère, pour une petite fille handicapée.Et puis il y a les autres élèves de la classe « d’inclusion », une classe faite pour intégrer des élèves qui possèdent un handicape, comme notre protagoniste. À eux tous, ils représentent bien la méchanceté, ainsi que la crainte de l’inconnu, que l’on peut contenir en soit quand on est un enfant. Mais aussi ce besoin d’appartenir à un groupe, de suivre la masse… Et cette « méchanceté » est très bien maitrisée par l’auteure, elle ne tire pas vers l’extrême ou le caricatural, et nous demande tout de même d’être indulgent face à l’innocence des enfants (mais pas trop tout de même) Après ces quelques éloges, vous allez sans doute me demander, pourquoi ce livre ne m’a pas plu ?Et bien, c’est tout simplement l’histoire, le schéma narratif qui tire trop souvent sur le banal, sur l’attendu, avec aucune surprise particulière ou originalité. 

J’aurai sans doute apprécié que l’auteur développe un peu plus l’idée que mélodie imagine des odeurs ou des saveurs, quand elle écoute de la musique ou des voix. De cette façon, l’auteur créerait un véritable univers pour mélodie et il s’approprierait vraiment l’histoire en la rendant personnelle et donc unique.Voilà, c’est sans doute ce qui m’a le plus dérangé ; la passivité de l’auteur dans cette histoire. Tout au long du récit, on sent que l’écrivaine veut nous raconter quelque chose, même peut-être témoigner, mais elle ne prend aucunement part à ce récit, elle n’est que la plume et pas l’actrice de son œuvre. Une histoire est beaucoup plus touchante, quand l’auteur laisse une partie de lui-même dans ce qu’il raconte.Je hausse tout de même un tout petit peu la note, grâce à cette sublime fin, qui m’a vraiment surprise et touché (je vous préviens, ce n’est pas particulièrement réjouissant). Le livre n’aurait pas pu mieux se conclure, je tire donc mon chapeau pour cette fin !Le silence de Mélodie, est donc un roman travaillé et qui pourra sans doute en plaire à plus d’un. Il n’a cependant pas fonctionné avec moi, car l’auteure n’étant pas assez impliquée dans ce qu’elle raconte. Mais à découvrir sans hésiter !