On approche de la fin de la série Bucky Barnes: The Winter Soldier, lancée à la fin d' Original Sin. La gigantesque aventure spatiale de Bucky va s'achever comme elle a commencé : avec beauté, mélancolie, et beaucoup de substances illicites.
Alors que la série s'approche de sa fin, Ales Kot n'accélère toujours pas le rythme, et continue de naviguer gentiment vers la conclusion. Je pense qu'il est réaliste sur les chiffres de vente de sa série, mais qu'il sait ce qu'elle vaut, et que les lecteurs assidus le savent aussi. C'est mon cas, et même si onze numéros auront été trop peu pour la qualité de la série, ça aura été un beau run.
Les deux Bucky, du futur et du présent, se précipitent au secours de Daisy Johnson, seule face à Crossbones. Pendant ce temps là, la Princesse Ventolin ( par contre, le nom d'asthmatique est gênant) s'occupe d'un Dieu du Mensonge asgardien bien connu.
Dans les deux situations, un point commun : une femme seule face un ennemi bien connu du Marvel Universe. Mais Ales Kot évite bien le cliché de la femme en danger, et les fait se débrouiller seule, en étant souvent plus maline que leurs collègues masculins. Du coup, le cliffhanger du précédent numéro se résout tout seul, et on peut recommencer les interrogations métaphysiques des personnages.
L'auteur écrit donc une série excellente, mais qui n'est à mon avis vraiment pas faite pour Marvel, et aurait plus sa place chez Image. Là, on va dans des concepts plus poussés, comme une réflexion sur l'amour ou la nature d'un homme, et si on rentre dedans, c'est très agréable. C'est une lecture différente des autres séries super-héroïques, beaucoup plus calmes et posées, qui va plus vers le contemplatif que vers l'actif. Les peintures de Marco Rudy, absolument somptueuses, y sont pour beaucoup, mais Kot choisit volontairement ce rythme.
Du coup, en 11 numéro, l'auteur aura pris son temps pour décrire ses personnages, notamment les deux Bucky, en insistant bien sur la place que le personnage a dans l'univers. C'est une jolie interrogation sur le mercenaire, et si on s'est bien éloignés du postulat de base, c'est quand même brillant.
De toutes façons, j'en suis au stade où Marco Rudy pourrait dessiner un titre sur une table, ce serait quand même la plus belle série de l'année. Ses peintures sont expressives, vivantes et douces, mais toujours débordantes d'amour. Rien que pour lui, vous devez lire et admirer cette série.
Bucky Barnes : The Winter Soldier #10
Marvel Comics * Par Ales Kot & Marco Rudy * $3.99
On va vers une fin prévisible, mais on aura passé un excellent moment. Ales Kot et Marco Rudy auront pris le temps de raconter une histoire fabuleuse, bien différente de ce que Marvel propose chaque mois, qui aura vraiment valu le coup. La conclusion ne doit maintenant pas décevoir.