Oui je sais, j'avais dit pas de chronique au mois d'août...mais franchement, je ne peux faire autrement que de laisser une trace de cette magnifique lecture !
Yeruldellger, c'est le titre et le nom du personnage principal (toujours impossible à retenir après plus de 600 pages de lecture) de ce roman policier qui se déroule en Mongolie.
La Mongolie, pour l'inculte que je suis, c'était un pays obscur fait de steppes glaciales interminables où des gens en manteaux de fourrure essayaient de se réchauffer dans des yourtes chauffées aux crottes de yack, en pensant au bon vieux temps de la splendeur de Gengis Khan, le héros local. (c'était aussi un épisode de South Park mais ça c'est inavouable).
De la crotte de yack, vous en trouverez dans cet excellent roman, qui a d'ailleurs reçu une multitude de prix, mais surtout vous trouverez une enquête passionnante au coeur d'un pays que vous aurez envie de visiter à chaque page (même si comme moi, vous n'aimez pas le mouton).
La Mongolie est décrite dans tous ses aspects, y compris les moins flatteurs, mais j'ai surtout été sensible à la nostalgie des traditions. Quelle beauté, quelle poésie dans l'écriture de Ian Manook (alias Pierre Manoukian) pour qui espoir et bonheur riment avec traditions ancestrales, même si leur lutte face au progrès et à la cupidité des hommes semble perdue d'avance.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, cette violence des mots, des évènements, des actes, qui vient flirter avec la beauté des paysages en une harmonie étrange et inattendue, mais qui fonctionne ! Les titres de chapitres, derniers mots de ce même chapitre à venir, sont une idée de génie.
Une enquête bien menée, des personnages hauts en couleur, des paysages fantastiques, des traditions ancestrales, un style à tomber, des ravioles de mouton (beurk), que demander de plus ? La suite, Les temps sauvages.
Je vous donnerais bien la recette du thé salé au beurre, mais très franchement je pense que ça se déguste uniquement là-bas. A bon entendeur...