La garde-robe

La garde-robe
La garde-robe regorge d'illustrations aussi fascinantes que glauques. Cette fois-ci destiné aux adultes, cet album est une ode au corps et à la féminité. Avec subtilité et un brin d'humour noir, Emmanuelle Houdart nous dévoile les secrets de l'anatomie humaine à travers une palette de corps disséqués et d’organes à l'air libre. Sexualité, maternité, angoisses, maladie, vieillesse, mort... autant de sujets exposés sans retenue aucune. Ces étonnantes planches de dissection, riches en détails, sont agrémentées de textes à la prose éloquente de différents auteurs tels que Marie Desplechin, Bruno Doucey, Murielle Szac, Laëtitia Bourget, ou encore Anne Dopffer. 
Un univers cru et viscéral qui nous fait reconsidérer le corps comme une entité à part entière : cette enveloppe – parfois choyée, souvent malmenée – est le réceptacle d’innombrables plaisirs et douleurs, que la chair gardera en mémoire. A la lecture de cet ouvrage, je me suis remémorée un poème de Jacques Prévert, qui traduit parfaitement cette attraction pour la beauté brute et sanglante du corps :
Rêver (Imaginaires)
Un jour je rêvais debout, sur les quais devant une vieille gravure, une planche de dissection. Une jolie femme aux épaules nues ou plutôt dénudée avec la peau rabattue de chaque côté. Horreur et splendeur viscérales. Manteau de chair à la doublure écarlate, sanglant et tendre décolleté. Mais c'était pas tellement terrible et pas si laid, simplement cruel et vrai.
La garde-robe
La garde-robe
© emmanuelle houdart courtesy arts factory [galerie nomade]