Quatrième de couverture :
"Sur le papier, c'est un voyage scolaire en Espagne, dans le cadre d'un projet pédagogique qui devrait permettre aux élèves de se familiariser avec leur deuxième langue vivante et de découvrir la vallée de l'Aragon. Sauf que ça vire au cauchemar. En pleine nuit, au coeur des Pyrénées, le bus quitte la route et bascule. Une chute vertigineuse et un amas de corps broyés entre la tôle et le granit. Quelques rescapés s'extirpent des décombres. Ils croient avoir échappé au pire. Mais ils confondent la fin et le commencement. Car trois sauvages sanguinaires surgissent des ténèbres..."
Dans le même esprit que Plus de morts que de vivants, Guillaume Guéraud signe avec Déroute sauvage un récit gore et violent, digne d'un vrai film d'horreur. L'auteur fait notamment référence à quatre titres phares du cinéma gore : Massacre à la tronçonneuse de Tope Hooper (1974), La colline à des yeux de Wes Craven (1977), Détour mortel de Rob Schmidt (2003) et Wolf Creek de Greg McLean (2005). Pour avoir vu tous ces films, j'affirme que Guillaume Guéraud en a fait une bonne réécriture. De la boucherie gratuite, ça peut certes fortement déplaire à certains, mais quand on est amateur du genre, c'est plutôt réussi !
Déroute sauvage est le premier roman d'horreur que je lis qui n'est ni un thriller, ni baigné d'une atmosphère fantastique. Aucune enquête, rien que le désir de fuir le danger, de survivre. C'est tout à fait réaliste ; les films s'inspirent d'ailleurs de faits réels. Le célèbre personnage de Leather face (pour ne citer que lui) incarne Ed Gein le boucher - un profanateur de tombes et tueur de femmes - qui sévissait en 1975, à Plainfield dans le Wisconsin. À son arrestation, les restes de quinze femmes ont été trouvés dans sa maison.
Tout au long de ma lecture, j'ai parfaitement vu le film se dérouler sous mes yeux. Les scènes sont claires, précises, efficaces. Il n'y a aucun temps mort ; l'écriture est fluide, crue. Le lecteur se laisse entraîner, malgré lui, dans cette histoire glauque, curieux de découvrir comment professeurs et élèves viendront à bout de ces être difformes. J'aime énormément cette plume qui va droit au but ; c'est toujours juste et percutant. Un petit détail m'a fait sourire : la destination du voyage. Pour avoir vécu 10 mois à Saragosse dans le cadre d'un échange Erasmus, je ne pouvais pas rester indifférente. Un gros clin d’œil, qui relève du hasard, mais qui fait mouche !
Roman destiné à tous les fans d'horreur.