Griffe blanche (T3/3) La voie du sabre

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Griffe blanche, tome 3 »

Scénario de Serge Le tendre, dessin de Olivier Taduc, couleurs de Jean Bastide

Public conseillé : Adultes / adolescents

Style : Médiéval fantastique / Asiatique
Paru chez Dargaud, le 21 aout 2015, 48 pages couleurs, 13.99 euros
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L’histoire

An 778 de l’ère du Scorpion. Dans un petit village paisible des hauteurs du phénix, le jeune Hainos et sa sœur Muli s’entraînent au maniement du bâton devant leur maître d’arme. Interrompus par l’irruption d’un oiseau Phénix, ils arrêtent le combat et retournent à leur jeux d’enfants.
10 ans plus tard, à la frontière orientale du pays du peuple Dragon, le sanguinaire Suo-le-rouge à rassemble son armée. En face, la coalition se prépare à lancer une attaque décisive.
Dans la tente d’état major, le capitaine Duong envoie Griffe Blanche aux nouvelles. Mais la jeune femme n’a pas que ce combat à mener. Elle parvient aussi au terme d’un voyage de 10 ans pour laver l’honneur de son nom…

Ce que j’en pense

Troisième et ultime épisode d’une mini série dépaysante et fantastique, Serge le Tendre (le co-scénariste de “La quête de l’oiseau du temps”, et plus récemment de ‘’Le grand mort” ou “Les vestiges de l’aube”) et Olivier Taduc (son compère depuis belle lurette sur “Chinaman”) nous offrent un final équilibré entre épique et intime.

L’heure est venue de régler ses comptes définitivement. Cela se fera dans le sang et un ultime affrontement entre les armées du “méchant” Suo-le-rouge et les forces alliées ! Epiques, grandioses, les grandes scènes de batailles attendues sont bien au rendez-vous, avec violence, moult personnages et lisibilité. Un exemple du genre !
Mais c’est surtout le drame personnel de Griffe Blanche, toujours flanquée de ses deux soupirants (le lieutenant foudre et le jeune Tao), qui intéresse nos deux compères.
A coup de flash-back successifs, Serge Le Tendre nous éclaire sur son passé… et ce qui l’amène vraiment sur ce terrain… son destin ! Et il sait y faire, le bougre. L’histoire de fratrie ennemis m’a évidemment bien plus touché que les exploits guerriers des armées en présence.

Côté dessin, Olivier Taduc est de plus en plus à son aise dans cette histoire médiévale fantastique chinoise. Mêlant l’historique (les vêtements et armures asiatiques) et un soupçon de magie (pas trop envahissant), il nous offre un final épique et contemplatif comme savent si bien le faire certains réalisateurs de HK (Tsui Hark en tête).

Les scènes de combats impressionnants (aussi bien dans les mêlées, que dans les duels) laissent la place à quelques dialogues et à des décors sublimes, tout droit sortis d’un “Sumi ye”. En laissant ce flou volontaire, son trait classique laisse une grande place à l’imagination. C’est maîtrisé, mais surtout beau et poétique…

La mise en place assez classique, est “boostée” par des compositions dynamiques et des couleurs particulièrement subtiles. Confiées à Jean Bastide (c’est une nouveauté pour Olivier qui avait l’habitude de réaliser ses couleurs directes), elles accompagnent à merveille le trait.
Chapeau bas à tous les trois. Cette mini série se clôt sur un brillant 3e tome.