Tiré à quatre épingles de Pascal Marmet aux éditions Michalon
Laurent erre dans la gare de Lyon, tout de vert vêtu. Il vient de rater son CAP et comme il vient d'avoir dix-huit ans, sa mère l'a mis dehors. Quand Samy l'accoste, le jeune homme, un peu simple, croit avoir trouvé un ami, mais très vite il déchante quand il comprend que Samy est un cambrioleur qui ne l'a abordé que parce qu'il avait besoin de lui. Ils pénètrent dans un appartement digne d'une annexe du Musée des Arts Premiers. Des statuettes africaines, des masques, des artefacts, encombrent tout l'espace. Dans l'appartement, au sol, ils trouvent aussi la propriétaire des lieux, évanouie après une chute dans l'escalier qui lui a causé de multiples fractures.
L'équipe du commandant Chanel est chargée d'enquêter sur le meurtre de la propriétaire. Très vite Samy est arrêté. Il leur parle de Laurent son complice qui intéresse beaucoup Chanel. Le commandant ne croit pas en l'implication des deux hommes dans le meurtre mais veut interroger le jeune homme comme témoin. L'affaire s'annonce plus compliquée que prévu pour l'équipe Chanel, elle tombe à un bien mauvais moment. Le groupe est en sous-effectif et les services du 36 Quai des Orfèvres se préparent à déménager au grand dam du Commandant.
Après Le roman du parfum et Le roman du café, je ne m'attendais pas à retrouver Pascal Marmet dans le monde du polar. Ce changement de genre est une réussite. Tiré à quatre épingles est un roman efficace, haletant, qui nous plonge dans le monde des arts africains, des arts premiers, de leurs légendes, de leurs statuettes envoûtantes et envoûtées.
La plongée dans le monde mystérieux des arts premiers est fascinante et très bien documentée. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du commandant Chanel. Vieux flic bourru et macho à qui on impose deux jeunes femmes stagiaires. Un personnage qui s'attendrit et devient de plus en plus sympathique au fil des pages. Pascal Marmet, pour sa première incursion dans le monde du polar, signe un roman efficace et passionnant. J'aimerais beaucoup retrouver le commandant Chanel dans une nouvelle enquête.
"Qu'ils soient soporifiques ou percutants, le commandant Chanel abhorrait les discours. Il préférait le murmure des aveux et le bruit intense de la respiration du présumé coupable. Ses hommes le confirmeraient : c'était un discret, un mesuré, et l'idée de mettre en avant sa petite personne lui était insupportable. Il aimait être apprécié mais, surtout, ignoré de sa hiérarchie."
Voici le lien vers le trailer du roman : https://www.youtube.com/watch?v=7BHaGAXmQJU