Souvenirs de lecture 16 : Jules Gassot
Nous avons tous de ces lectures qui nous ont profondément touchés, qui sont comme des madeleines de Proust : on se souvient d'où on était quand on les lisait, quel temps il faisait. Il m'a semblé intéressant de savoir quelles lectures avaient marqué les auteurs que nous lisons et en quoi elles avaient influencé leur désir d'écrire. Aujourd'hui c'est Jules Gassot qui me fait l'honneur de répondre à mes questions. Je le remercie pour son temps précieux, sa gentillesse et sa disponibilité.
LLH : Quel livre lu dans votre adolescence vous a le plus marqué et pourquoi ?
LLH : En quoi ce livre a-t-il eu une influence sur votre désir d'écrire ?
JG : Peut-être une façon de communiquer avec lui puisque la tombe nous sépare. Si j'ai été influencé par Septentrion, c'est que ce que j'ai écrit ne ressemble pas à ce que j'aurais aimé écrire. Ce n'est pas un livre confortable, c'est devenu une urgence, une maladie à soigner, un combat avec la vie. J'ai eu besoin de cracher ce que je ressentais. Si influence il y a, ça a été de composer avec la sincérité, qui ressemble rarement à l'héroïsme. Et cette honnêteté je la dois à mon éditeur Stéphane Million, qui m'a soutenu dès le départ. L'écriture m'a sauvé. La mienne, et celle des autres. Si Louis Calaferte, Guy de Maupassant ou encore Françoise Sagan et Roland Jaccard n'avaient pas écrit, je n'aurais jamais songé à le faire. Pas parce que je me sens doué comme eux, mais parce que je serais resté ignorant. Il y a tellement de portes à ouvrir quand on écrit qu'il y en a bien une qui finit par nous faire du bien.
LLH : Quelles sont vos dernières lectures coups de coeur ?
JG : Karoo, de Steve Tesich, un trésor d'humour et de désillusions. Il serait dommage de passer à côté.
Fermé la nuit, de Paul Morand, un observateur hors norme, une exigence rare, un style diabolique.
La chute de cheval, de Jérôme Garcin, pour les amoureux des équidés et des belles lettres, l'auteur se livre à coeur ouvert. Élégant, brillant et délicat.
Hollywood, de Charles Bukowski, Los Angeles est une ville abominable, je ne suis pas le seul à le penser.
Et parce qu'il n'y a pas que les livres de poche dans la vie, j'ai craqué pour la tendresse de Fanny Salmeron. Son dernier livre, On ne joue pas avec les épées, est un recueil de nouvelles terriblement accrocheur.
Biographie
Jules Gassot est l'auteur d'un premier roman On a tué tous les Indiens, paru dernièrement aux éditions Robert Laffont. Vous trouverez ma chronique de ce fabuleux premier roman en suivant ce lien. http://leslecturesduhibou.blogspot.fr/2015/04/on-tue-tous-les-indiens.html
Encore un grand merci à Jules Gassot pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Les titres des romans cités par Jules Gassot ayant fait l'objet d'une chronique sur ce blog apparaissent colorisés et disposent d'un lien vous permettant d'accéder à la chronique d'un simple clic.