Archie #1 : la review

ARCHIE #1 : LA REVIEW Oubliez l'espace d'une journée les types aux super-pouvoirs, et allons faire un saut du coté de l'Amérique telle que nous la vend la légende, l'iconographie traditionnelle, à base de campus universitaires, de romances adolescentes, de blousons sportifs floqués du nom de la faculté locale, bref plongeons nous dans l'Amérique Wasp rêvée et sacralisée, celle qui est le terreau de la série (devrais-je dire la "franchise") Archie depuis bien des décennies. Le titre est reparti de zéro et a été confié à deux artistes de renom comme Mark Waid et Fiona Staples, et a été gratifié d'une longue collection de variant covers pour l'occasion, au point qu'il vous faudrait contracter un prêt à la consommation pour toutes vous les procurer. Un instant je me mets à la place de la majorité d'entre vous, et je vais feindre le profil du lecteur vierge qui découvre ces pages pour la première fois, et tente de se faire une idée. D'emblée, la romance entre Archie Andrews et Betty Cooper est au centre du débat. Sauf que si ces deux-là sont ensemble depuis qu'ils ont cinq ans, ils viennent aussi de rompre, tout ceci à cause d'une étrange "affaire du rouge à lèvres" dont il ne nous est rien dévoilé de précis dans ce #1. Tout juste sait-on que ce n'est pas la trace laissée par une rivale sur le col de chemise du jeune homme, car comme le dit Betty "Archie n'est pas ce genre de garçon" et donc il est trop bien, et amoureux, pour aller séduire une autre. C'est Archie lui même qui nous introduit à son petit monde, centré autour du campus de Riversdale, et des familles des personnages principaux. Une technique simple et directe qui permet à Mark Waid de se mettre en prise directe avec le lecteur, tout comme le fait de présenter un héros ultra branché évoluant dans un monde de tweets et de hashtags permet de contextualiser et crédibiliser le titre auprès des plus jeunes. Le ton choisi, l'orientation, est d'humaniser au possible cette bande de jeunes et leurs déboires quotidiens, sans en faire des victimes et des dépressifs. Archie doit gérer et exposer sa rupture, mais il reste positif et ne sombre pas dans la sinistrose, pour lui trouver une solution et aller de l'avant est bien plus productif que ressasser ce qui ne va pas. Fiona Staples s'applique particulièrement sur l'aspect communicatif non verbal, la faculté de transmettre au lecteur ce qui trotte dans la tête de ces teenagers, rien qu'avec leurs mimiques, leurs regards, leurs soupirs. C'est plutôt réussi, frais, fort agréable et bénéficie d'une mise en couleurs soignée qui colle admirablement bien au ton de la série. Qui dégage, je l'admets, un parfum d'autrefois, une fragrance inusuelle pour nos récits à la testostérone, comme si Retour Vers le Futur venait télescoper Happy Days. Mais je suis à parier que ça pourrait sérieusement plaire à beaucoup d'entre vous. Archie, vous voulez l'essayer?
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