Maxime Chattam, pseudonyme de Maxime Drouot, romancier français, né en 1976 à Herblay, dans le Val-d'Oise, qui, à la suite d'études en criminologie, s'est spécialisé dans le roman policier. L’Ame du mal, paru en 2002, était son premier roman et premier opus d’une trilogie avec In Tenebris et Maléfices.
Le roman se déroule à Portland en Oregon. Juliette Lafayette, étudiante en psychologie, est enlevée par Leland Beaumont, un tueur en série, surnommé le « Bourreau de Portland », abattu d'une balle dans la tête par l’inspecteur Joshua Brolin, ce qui sauve de justesse la jeune femme. Un an plus tard, une femme dont le corps est atrocement mutilé est découverte dans un squat de la ville. L'autopsie révèle que le meurtre a été effectué selon le même modus operandi utilisé par Leland Beaumont... Joshua Brolin mène l'enquête et Juliette replonge dans l’angoisse quand un second meurtre tout aussi cruel est commis.
Globalement, le roman est réussi. Le genre de bouquin parfait pour vous accompagner lors d’un long trajet en train par exemple. Le thriller est prenant, avec ses crimes sordides, sa touche d’occultisme et l’Enfer de Dante en toile de fond. On ne peut pas le nier et le lecteur cravache pour arriver au terme de cette histoire atroce, quitte, pour accélérer le mouvement à lire en biais certains passages un peu nunuches.
Car si j’ai dit globalement réussi, c’est qu’il a aussi ses faiblesses. En fait on croirait qu’il a été écrit à deux mains. L’une est parfaite pour narrer l’aspect purement enquête, faire monter la tension et entretenir le suspense, décrire de façon particulièrement réaliste les scènes de crimes obscènes, les peu ragoûtantes autopsies à la morgue ; dans le croquignolet, cette main excelle et avouons-le, c’est le principal pour ce type de bouquin. La seconde main, elle, est beaucoup plus faiblarde pour nous donner les inévitables scènes de rapprochement sentimental entre Juliette et Joshua, nous tombons alors dans le roman pour midinette ou lecteur naïf. Un contraste assez saisissant entre la noirceur profonde et très réelle des crimes et le côté fleur bleue des deux héros. Cette main-là manque de style et l’écriture s’en ressent, ne nous épargnant pas des phrases un peu lourdingues du genre, « Un léger vent venait de se lever, la nuit drapait lentement la forêt de sa cape de fraicheur. »
Soyons indulgent, ce n’était alors que le premier roman de Maxime Chattam et je l’ai dit, malgré ses défauts sur les détails, il tient bien la route sur l’essentiel.
« Leland Beaumont avait tué trois jeunes femmes l’année précédente, leur brûlant le front à l’acide et leur amputant les avant-bras au niveau des coudes. A chaque fois le légiste avait fait remarquer que c’était du très bon travail, l’œuvre de quelqu’un ayant des rudiments de biologie et sachant se servir d’un bistouri ou d’un scalpel. Mais, plus étrange encore, Leland avait à chaque fois apporté une grande attention en découpant la peau et en extrayant les os mais avait volontairement bâclé le travail avec les muscles et les ligaments. L’histoire se répétait malgré l’absence de son protagoniste principal. »
Maxime Chattam L’Ame du mal Pocket - 515 pages -