image captée sur le site Babélio
Bedřich Fritta, dessinateur satirique tchèque, est déporté en 1941 dans le camp de Terezin, avec sa femme Johanna et leur fils Tomi. Là, il est affecté à l'atelier « architecture », lieu qui conçoit les agrandissements de bâtiments avant l'élaboration de crématoriums. Façade funeste des nazis, Terezin fait semblant d'accueillir, diminue assurément, berne la Croix Rouge internationale effrontément. Là donc, Bedřich retrouve d'autres faisant-fonction comme lui, des artistes opprimés, un conservateur de musée, des hommes garants de la culture, que les nazis tentent de bâillonner, d'anéantir. Mais la réalité doit être annoncée et la résistance s'opère.Tout est beau dans ce roman, malgré l'atmosphère lourde. Non, Antoine Choplin ne prend pas le risque de La vie est belle de Roberto Benigni. Parce que les parents de Tomi ont décidé de ne pas mentir, mais de vivre tout simplement, le plus longtemps possible. Malgré la mascarade de ce ghetto, on sent le manque, l'humiliation constante, ces infirmeries qui servent d'anti-chambres ferroviaires, la violence sur les corps, la faim. On respire l'immense force des déportés qui gardent la tête haute et cherchent à transmettre leur vécu à l'extérieur. Avec sensibilité, Antoine Choplin décrit les œuvres, héritages artistiques et historiques, testaments insupportables du troisième Reich. Elles témoignent à la place de leurs créateurs et contredisent le fameux discours du « On ne savait pas ». Comme Alex qui clôture chaque chronique par une image, je n'oublierai pas de sitôt le bonhomme de neige (tout comme la porte de La nuit tombée). Touchée en plein cœur !
Éditions La fosse aux ours Rentrée littéraire 2015
LC avec Jérôme (merci pour tout) et Noukette
autres avis : Jérôme, Noukette, Jostein, Mimipinson, Choco
et un de plus pour les challenges de Piplo (une) et de Shelbylee