Paru en France en 2010, N’exagérons rien ! est un recueil de quinze nouvelles écrites entre 1997 et 2000, dans lesquelles l’auteur se met en scène lui-même à divers âges de sa vie et où l’on y rencontre également ses parents ou son petit ami Hugh. Scènes de la vie ordinaire et personnages quelconques mais l’œil critique et amusé de David Sedaris nous les montre sous un autre éclairage.
Par exemple, quand David cherche un boulot et se trouve un job saisonnier chez Macy’s le grand magasin de New York, comme lutin du Père Noël (Le Pays du Père Noël) ou bien lorsqu’il se fait embaucher comme enseignant dans un atelier d’écriture (La Courbe d’apprentissage) dans une université, « Le poste me fut proposé à la dernière minute, lorsque le professeur prévu initialement trouva un job mieux payé comme livreur de pizzas. »
L’auteur nous livre aussi ses diverses expériences, la pratique et ses aléas de l’auto-stop (Sur la route), les péripéties rencontrées avec ses animaux de compagnie (Le Tanazi) ou bien dans un genre plus classique, le monde des fumeurs (Journal d’un fumeur), l’arrivée des ordinateurs dans nos vies (Cassenoisette.com), la cuisine moderne (Plat du jour) à moins qu’il ne s’attaque gentiment aux handicapés (Quadri incomplète) ou à cet enfant dévoré par les tics obsessionnels (Un fléau de tics).
Humour simple, humour noir, auto dérision, comme pour tous les humoristes c’est pourtant dans les textes où l’écrivain flirte avec le dramatique qu’il est le plus émouvant et donc le meilleur ; on le voit avec Mes souvenirs d’enfance en Afrique et la misère en Ethiopie, ou bien J’aime les garçons qui précise ses goûts sexuels et ses souffrances à une époque où il était difficile d’avouer ses penchants. Tout n’est pas réussi non plus, le premier texte (Le Pays du Père Noël) m’a paru bien trop long et le dernier (Tout le monde m’aime) qui mêle Bruce Springsteen, Mike Tyson et autres célébrités dans un délire loufoque, pas drôle du tout !
Le bouquin est globalement souriant mais ne m’a pas particulièrement usé les zygomatiques, n’exagérons rien…