« Seul, invaincu »
MERLE Loïc
(Actes Sud)
Un monde privé d’avenir. Une bourgade provinciale, sorte d’étouffoir ou de mouroir. Que Charles a fui en s’engageant dans cette armée qui guerroie en Afrique. Bourgade vers laquelle il s’en revient lorsqu’il apprend que Kérim, celui qui fut son ami, est hospitalisé. Très vite déserteur, il s’installe au chevet de l’homme qui lutte contre la leucémie. Tout en s’évertuant à se dépêtrer des mailles du filet des obligations sociales. Tout en survolant une histoire de non-amour avec Cat, étudiante qui vit marginalement de la prostitution. Kérim est devenu très riche, dans des circonstances que Charles n’élucide pas. Charles chemine dans le monde des ténèbres. Sans véritables perspectives. A tâtons. Englué dans sa relation avec Kérim.
Le Lecteur ne s’est jamais senti partie prenante de ce roman. Etranger aux deux personnages, il n’a pas cessé de s’interroger afin de tenter de comprendre où Loïc Merle cherchait à l’entraîner. Le livre refermé, il ne le sait toujours pas. L’Ecrivain est certes doté d’une bien belle écriture. Peut-être que tout simplement le Lecteur, lui, ne sut se résoudre à partager la noirceur du propos, ce pessimisme qui parcourt le roman de la première à la dernière page. Peut-être ?