Dès son arrivée en , Daniel Faigel, jeune médecin danois hanté par un lourd passé, se retrouve plongé en enfer. Présentée par les nazis comme une "colonie juive modèle", la ville sert en réalité de zone de transit vers des camps d'extermination. Affecté à l'hôpital du ghetto, Daniel passe ses journées à essayer d'arracher à la mort et aux déportations quelques-uns de ses patients. Parmi eux se trouve . L'amour qui naît entre eux leur donne la force de supporter un quotidien ponctué par la peur de faire partie du prochain convoi, dont on sait intuitivement qu'on ne reviendra pas. Comme tous les habitants du ghetto, les deux amants vont bien-tôt devoir prendre part à une gigantesque mascarade orchestrée par les nazis : l'embellissement du camp en vue d'une inspection de la Croix-Rouge.
Ai-je besoin de redire que l'époque de la Seconde Guerre Mondiale m'intéresse particulièrement et que j'essaye de lire tout ce qui s'y rapporte ?
Le style de l'auteur est très agréable malgré l'horreur du contexte. M. Brask alterne les passages du présent au moment de la déportation du personnage principal et les passages de son passé, notamment sa jeune enfance.
Les deux pans du récit sont intéressants et les transitions sont cohérentes.
Le lecteur est obligé de s'attacher à Daniel, le personnage principal : l'ambiance est telle que l'on prend pitié en imaginant ce qu'a pu être cette époque tragique... Ici, le récit est à la première personne, ce qui renforce le sentiment de proximité.
Les personnages secondaires sont également assez développés, notamment Ludmilla et Haindl, le "chef" de ce camp de déportation.
L'histoire de Daniel et sa relation avec Ludmilla sont touchantes et malgré tout, assez éloignées des récits dramatiques que l'on a l'habitude de lire.
L'originalité de ce roman réside dans l'intrigue.
Outre les clichés du début de roman avec les passages sur l'insalubrité des trains et des camps, la famine, les maladies, etc. l'auteur a choisi de parler d'un camp tchèque assez peu connu.
Le choix de la situation de Daniel est également plutôt inédite pour moi : en effet, Daniel est danois et fait partie de la bourgeoisie de son pays puisqu'il est médecin et que son père était un juge respecté.
Cependant, le mystère autour du passé de Daniel n'est pas suffisamment développé pour moi... On entrevoit un drame familial mais l'auteur nous laisse finalement en suspens.
Idem pour la visite de La Croix-Rouge, qui semble être un point important au vu du résumé, n'est en fait qu'une simple anecdote en fin de roman.
En bref, ce roman est une très belle histoire malgré le sujet difficile. L'auteur a su instiller dans son récit de l'émotion mais également une belle pointe d'optimisme. L'originalité concernant le choix du personnage principal donne un nouveau souffle aux romans historiques sur cette époque.
Ce roman fait partie de ma PAL d'été 2015.
Il me permet de participer au Mois des lectrices : Lire un livre de plage.
au challenge Des gages ta PAL !, catégories "Auteur européen" et "Couverture d'été"
et au challenge gourmand, le thé : "[...], et j'aimais la façon dont elle tenait son petit doigt levé en buvant son thé."