Journal champêtre d’Edith Holden

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Pourquoi seuls les Anglais sont-ils capables de tels trésors ? C’est probablement que ce type d’ouvrages n’est pas pris au sérieux en France, ou bien que nous sommes trop cartésiens, je ne sais…

J’ai trouvé cette pépite un peu par hasard, et simplement parce que c’est la regrettée Florence Herbulot qui avait traduit ce journal pour les éditions du Chêne.

Edith Holden était une jeune femme naturaliste qui vivait à Olton dans le Warwickshire. En 1906 elle entreprend la rédaction de ce délicieux journal, illustré par ses propres aquarelles, entrecoupé de ses poèmes préférés, Burns, Shelley, Browning… entre autres. On y trouve aussi des dictons, et évidemment ses observations sur la faune et la flore locale, soigneusement consignées.

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Le paon du jour, la vipère commune, des oeufs de grive, l’anémone et la grande digitale sont croqués avec talent, ses aquarelles sont réellement de qualité et traduisent la fraîcheur de la rencontre, l’émerveillement de celle qui qui contemplait la nature, jour après jour, quel que soit le temps. Je l’imagine, arpentant au printemps les petits chemins de campagne serpentant entre les haies, ou bien juchée sur sa bicyclette, luttant contre les bourrasques de vent pour rejoindre un lieu secret, mare ou bosquet, susceptibles de lui fournir quelques croquis.

Un coin de campagne qui donne le goût des belles choses, une envie d’harmonie avec les bêtes et les plantes qui vivent et poussent autour de nous, et surtout qui souligne la parfaite simplicité d’une vie en plein air, passée à contempler et observer, une façon de résister au rythme trépidant d’une société qui façonne des existences creuses et dépourvues de sens. Faire une pause, s’asseoir sur un coin d’herbe et ouvrir l’almanach d’Edith Holden en tournant paresseusement les pages…

Les éditions du Chêne ont réalisé un beau travail : la reproduction en fac simile permet d’apprécier la calligraphie de Corinne Rouault et une mise en page qui respecte l’oeuvre originale, spontanée et joyeusement fouillis. Bref, un coup de coeur.

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